Des élus franciliens vont dormir dehors, pour une meilleure prise en charge des SDF

Les élus de tous bords confondus se retrouveront mercredi soir à 21h aux abords de la Gare d'Austerlitz. (illustration)
Les élus de tous bords confondus se retrouveront mercredi soir à 21h aux abords de la Gare d'Austerlitz. (illustration) © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
La cinquantaine d'élus de tous partis confondus passera la nuit de mercredi à jeudi dans les rues de Paris pour dénoncer "un déni de dignité et de solidarité".

Une cinquantaine d'élus d'Île-de-France doit passer la nuit de mercredi à jeudi dans les rues de Paris, en pleine vague de froid, pour réclamer une meilleure prise en charge des sans-abri, a annoncé mardi une élue locale d'Étampes, dans l'Essonne.

L'événement doit rassembler "des élus locaux (...) de tous partis confondus", a expliqué son initiatrice, Mama Sy, adjointe LR à la mairie d'Étampes. Sous le mot d'ordre "plus personne dehors", ils doivent se retrouver à 21h à la gare d'Austerlitz, "tous avec un duvet", a-t-elle précisé. Charge ensuite à chacun de trouver comment se réchauffer et passer la nuit dans les rues alentour. Météo France annonce des températures légèrement négatives pour la nuit de mercredi à jeudi. Avec cette initiative, ils veulent dénoncer un "déni de dignité et de solidarité" face à "l'explosion (...) inacceptable" du nombre de sans-abri en France, selon un communiqué. Au moins 3.000 sans-abri ont été comptabilisés la nuit à Paris lors d'un récent recensement organisé par la mairie.

Les élus réclament "la réquisition des locaux vides". Ces élus réclament en premier lieu au gouvernement "la réquisition des locaux vides", mais aussi "des moyens pérennes" pour tenir la "promesse républicaine du droit au logement pour tous". L'opération ne fait pas l'unanimité. "La responsabilité d'un élu de la République n'est pas d'aller dormir dans la rue pour faire 'plus vrai', mais de trouver des solutions pour sortir ceux qui y sont", a réagi le groupe PPCI (Parisiens Progressistes, Constructifs et Indépendants, pro-Macron ex-LR) du Conseil de Paris.

Le but : provoquer un "nouveau débat". "On n'est pas là pour mettre qui que ce soit sur le devant de la scène, il s'agit de dénoncer un dysfonctionnement et de provoquer un nouveau débat", a rétorqué Mama Sy. Pour elle, le plan Grand froid, qui déclenche l'ouverture de places d'hébergement d'urgence supplémentaires, n'est qu'un "simple pansement": "une fois que les températures remontent, on remet les gens à la rue. Mais ce n'est pas seulement quand il fait froid que la situation doit alerter".

Pas d'illusions. L'idée lui est venue lors de maraudes avec les jeunes d'Étampes lors des récents pics de froid. Certains ont questionné cette travailleuse sociale sur son rôle politique. "Peut-être que ça interpellera plus si des élus dorment dehors", espère-t-elle. L'élue ne se fait toutefois "pas d'illusions, ce n'est pas avec cette initiative qu'on va régler le problème. J'espère juste que cela va nous obliger à parler du sujet", conclut-elle.