Des élèves de banlieue recalés des classes internationales à Paris

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Jean-Jacques Héry avec V.D.M , modifié à
DISCRIMINATION - Des élèves qui avaient obtenu de suffisamment bons résultats pour intégrer des classes internationales ont été recalés… parce qu’ils viennent de banlieue.  

18 familles ont décidé de déposer un recours devant le tribunal administratif contre le rectorat de Paris pour discrimination. Ce dernier aurait sciemment écarté des élèves de primaire qui auraient eu des bonnes notes à l’examen d’entrée de la section internationale du collège Honoré-de-Balzac, dans le 17e arrondissement de Paris. Un refus uniquement motivé, selon eux, par leur lieu de résidence, la banlieue.

"C’est très important la réussite de nos enfants". Zacharia, élève de CM2 à la Courneuve en Seine-Saint-Denis, a passé début mai les épreuves pour intégrer la section arabe au collège Honoré-de-Balzac à la rentrée prochaine. Il n’a eu aucune nouvelle pendant un mois. Son père Abdelhakim a fini par appeler l’établissement. Si son fils a bien réussi le concours, il ne pourra pas être admis parce qu’il vit au-delà du périphérique. "C’est décevant", confie-t-il au micro d’Europe 1. "Ça fait deux ans qu’il travaille très dur. Si j’avais su, j’aurais dû déménager à Paris. Il y avait des parents qui pleuraient. C’est très important la réussite de nos enfants pour l’avenir".

Pour quel motif exact ces élèves ont-ils été écarté ? En colère, ces 18 familles ont ou s’apprêtent à déposer une requête au tribunal administratif contre le rectorat. Une fronde anti-discrimination menée par Isabelle Deniau, de l’association des parents d’élèves du collège Honoré-de-Balzac. "C’est la première fois que ça arrive", déplore-t-elle. "On réclame que le juge ordonne la transmission de la liste des enfants admis et affectés par le rectorat que l’on pourra rapprocher de la liste des candidats reçus au test. On pourra ensuite établir si les enfants ont été écartés en raison du code postal".

Joint par Europe 1, le rectorat de Paris reste droit dans ses bottes. Il reconnaît une priorisation pour les élèves de l’académie de Paris en raison d’un manque de place dans les établissements.