Certains migrants craignent de ne plus pouvoir passer en Angleterre s'ils sont conduits dans des centres d'accueil trop éloignés des côtes de la Manche.
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Marguerite Lefebvre, édité par A.H. , modifié à
Avant le démantèlement de la "Jungle", des migrants ont quitté Calais par leurs propres moyens pour éviter d'être conduit dans des centres d'hébergement trop éloignés de cette porte d'entrée vers l'Angleterre.
REPORTAGE

Le démantèlement de la "Jungle" a commencé à Calais. Pendant plusieurs jours, des bus vont emmener les réfugiés dans des centres d'accueil répartis sur toute la France. Les premiers migrants seront évacués dès lundi matin mais certains ont déjà quitté la zone, craignant de se retrouver dans un centre à partir duquel ils ne pourront plus tenter de rejoindre l'Angleterre.

L'angoisse de voir son rêve s'éloigner. Certains sont arrivés à Paris ces derniers jours, notamment dans le quartier de Stalingrad où se trouvent déjà des centaines de réfugiés. Parmi eux, Hashmat, un Afghan de 25 ans, est arrivé vendredi avec cinq de ses amis. Depuis, il dort sur un carton humide posé le long du boulevard de la Villette. Hashmat a vécu trois mois à Calais et a tenté plusieurs fois de rejoindre l'Angleterre. Lorsqu'il a appris que des bus allaient évacuer tous les réfugiés, il a sauté dans un train, direction Paris. "J'avais peur parce que je ne savais pas du tout où ces bus allaient nous emmener. Je me suis échappé pour venir jusqu'ici", raconte le jeune Afghan. "Pour l'instant, je vais rester ici mais je pense que je retournerai à Calais, et je tenterai une nouvelle fois de rejoindre l'Angleterre."

Manchester en ligne de mire. Pour Hashmat, Paris n'est donc qu'une étape. Celle qui lui a évité d'être conduit, comme le seront les réfugiés de Calais, dans un centre d'accueil pour entamer des procédures de demande d'asile. Le jeune Afghan, lui, veut quitter la France le plus rapidement possible. Son rêve, c'est de traverser la Manche pour rejoindre son oncle et ses cousins à Manchester.