Deux cimetières profanés dans le Calvados et la Haute-Garonne

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avec Martin Feneau et AFP , modifié à
Deux jours après la profanation du sanctuaire juif de Sarre-Union, deux cimetières catholiques ont subi des dégradations à Tracy-sur-Mer et Saint-Béat.

Aucun culte ne semble épargné par les profanations. Des dégradations ont été constatées mardi soir dans le cimetière catholique d'un village du Calvados, à Tracy-sur-Mer, où une dizaine de crucifix ont été déplacés. Selon les informations d'Europe 1, au cours des dernières semaines, plusieurs cimetières ont connu des dégradations similaires dans le nord-est du département, dans au moins trois communes du canton de Ryes.

Dans le sud-ouest cette fois, un second cimetière catholique a subi des dégradations, à Saint-Béat, en Haute-Garonne.

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A Saint-Béat, des objets renversés ou cassés. A Saint-Béat, tout près de l'Espagne, une quinzaine de tombes ont été dégradées. Selon les premiers éléments de l'enquête, les tombes n'ont pas été soulevées mais des objets posés dessus ont été renversés ou cassés : principalement des vases et quelques croix.

Les faits ont été découverts mercredi matin, mais on ignore encore à quel moment ils ont été perpétrés. Aucun outil ou objet ayant pu servir aux dégradations n'a été retrouvé sur place et la nature des dégâts fait penser à des coups de pieds.  "C'est désolant, mais cela relève plus d'un simple vandalisme que d'autre chose", a déclaré la maire-adjointe Luce Lagacherie, précisant que deux stèles avaient été renversées.

A Tracy-sur-Mer, "c'est un petit saccage".  Le cimetière catholique de Tracy-sur-Mer, situé à moins de 2 kilomètres des plages du Débarquement, compte une soixantaine de tombes au total, dont plusieurs très anciennes ont été dégradées par le temps. C'est un habitant venu se recueillir sur la tombe d'un membre de sa famille qui a alerté la municipalité de ce village de 360 âmes. "Cette personne est venue nous signaler que le cimetière ancien avait été saccagé, une trentaine de tombes, à peu près", détaille sur Europe 1 Jean Bedez, le maire du village.

"Il y a des crucifix et des pierres tombales enlevés, qui sont mis dans l'allée, à l'envers. Des plaques commémoratives ont été enlevées et déplacées. C'est un petit saccage", détaille-t-il, précisant aucune inscription n'a été constatée sur les tombes. "Plusieurs dizaines de crucifix ont été déplacés, certains d'entre eux retournés et plantés dans le sol", a confirmé le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.

"Je ne vois pas pourquoi ils font des choses pareilles". Sur place, Europe 1 a pu rencontrer Véronique, qui habite à deux pas du cimetière. En pleurs à la découverte des dégradations, elle tentait vainement de savoir si les tombes de ses proches étaient touchées. "On ne peut pas rentrer. On ne peut pas aller voir", regrettait-elle au micro d'Europe 1. "C'est honteux. Tracy-sur-Mer, c'est vraiment un petit bled de rien... je ne vois pas pourquoi ils font des choses pareilles, c'est dégoûtant. Ils ne peuvent pas laisser les morts se reposer en paix ?", déplorait encore Véronique.

L'identification criminelle sur place mercredi. La gendarmerie s'est immédiatement rendue sur place pour constater l'étendue des dégradations mardi soir. La brigade de recherches de Bayeux est chargée de l'enquête. Les techniciens en identification criminelle du groupement de gendarmerie du Calvados sont arrivés mercredi matin sur place.  Pour le maire de Tracy-sur-Mer, Jean Bedez, "il s'agit probablement de l'acte de jeunes gens". "Je pense que ce sont des jeunes, puisque nous avons eu, il y a dix jours, le même phénomène, sur trois communes environnantes", explique-t-il.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a également fait état "d'inscriptions de croix gammées relevées cette nuit à Challans, en Vendée, et à Issoudun, dans l'Indre". Il a rappelé qu'il avait donné instruction à tous les préfets "de systématiquement saisir la justice de ces faits".

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Deux jours après une profanation à "mobile antisémite". Ces profanations interviennent deux jours après le saccage de 250 tombes dans le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, pour lequel le "mobile antisémite" des cinq auteurs présumé apparaît clairement selon le parquet local. "Ces actes indignes portent atteinte aux valeurs de notre République. Tout sera mis en œuvre pour que leurs auteurs soient rapidement identifiés et punis", a déclaré le président François Hollande, cité dans un communiqué mercredi. Manuel Valls a fait part, sur son compte Twitter, de son "dégoût" et de son "indignation" face à ces récents événements.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a, quant à lui, également fait état "d'inscriptions de croix gammées relevées cette nuit à Challans, en Vendée, et à Issoudun, dans l'Indre". Il a rappelé qu'il avait donné instruction à tous les préfets "de systématiquement saisir la justice de ces faits".