Dégradation des conditions de travail : les salariés français très exposés

Les salariés français sont plus exposés à la dégradation des conditions de travail que ceux des autres pays européens (photo d'illustration). © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP , modifié à

Une étude menée au niveau européen révèle que les salariés français, avec les Espagnols et les Grecs, sont les plus exposés à la dégradation de leurs conditions de travail.

Les travailleurs de trois pays européens, la Grèce, l'Espagne et la France, apparaissent comme les plus exposés à une dégradation de leurs conditions de travail, selon une étude comparative du Centre d'études de l'emploi et du travail (CEET) transmise mardi. Dans le cas de la France, "nos résultats montrent une dégradation lente mais persistante des conditions de travail, engendrant ainsi une vulnérabilité face aux risques liés au travail supérieure à la médiane européenne", avec un risque "plus prononcé pour les hommes que pour les femmes", expliquent les auteurs du document.

Accumulation de risques. La vulnérabilité est définie "comme le degré d'exposition des travailleurs à des risques cumulés sur le lieu de travail, ayant des effets néfastes pour le bien-être et la santé". Elle est calculée par le CEET sur la base d'un indicateur agrégeant des facteurs liés à l'environnement de travail, au contenu et à l'organisation du travail, alimenté par des données des cinq dernières éditions de l'enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS).

Les pays nordiques mieux lotis. Dans trois pays (Grèce, Espagne et France), la probabilité ainsi mesurée dépasse largement la moyenne entre 1995 et 2015. Elle est également importante au Portugal, en Italie, au Royaume-Uni et en Finlande. Au contraire, les pays nordiques, à l'exception de la Finlande, ainsi qu'une grande majorité des pays d'Europe centrale se distinguent par de meilleures conditions de travail et par une moindre vulnérabilité de leurs travailleurs, souligne l'étude.

Jeunes et seniors plus vulnérables. Outre le sexe, la probabilité de connaître des conditions de travail dégradées varie "considérablement par tranche d'âges" et est, en moyenne, plus élevée pour les moins de 25 ans et les plus de 55 ans. D'autres variables sont le type d'emploi et le niveau de qualification.