Décès d'un adolescent à l'hôpital : 15 mois de sursis pour le chirurgien

Maxime Walter, 15 ans, était mort dans le service du Dr Raphaël Moog après une chute à VTT.
Maxime Walter, 15 ans, était mort dans le service du Dr Raphaël Moog après une chute à VTT. © FAMILLE WALTER / AFP
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avec AFP , modifié à
Le chirurgien, qui avait pris en charge l'adolescent de 15 ans, mort après plusieurs heures d'agonie, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis.

Un chirurgien strasbourgeois a été condamné à quinze mois de prison avec sursis mercredi en appel à Colmar pour "homicide involontaire par imprudence ou négligence" après le décès d'un adolescent à l'hôpital en 2008.

"Des manquements caractérisés". Maxime Walter, 15 ans, était mort dans le service du Dr Raphaël Moog après une chute à VTT. Souffrant d'une importante hémorragie interne, il avait été abondamment transfusé, mais son état empirait d'heure en heure. Le Dr Moog lui avait finalement enlevé la rate, près de 24 heures après l'accident, après avoir trop longtemps hésité à le faire. "Des manquements caractérisés" pour la cour, qui ont "exposé le patient à un risque d'une particulière gravité qu'il ne pouvait ignorer au regard de son expérience et de ses compétences, privant le jeune homme de toute chance de survie", a rapporté Me Jean-Christophe Coubris, un des avocats de parents de Maxime Walter.

Pas d'interdiction d'exercer. Le Dr Moog, condamné en première instance à douze mois de prison avec sursis, pourra toutefois continuer d'exercer. Les juges ont souligné qu'il avait, depuis 2008, réalisé des centaines d'opérations et "qu'aucun accident grave (n'avait) été révélé à son encontre" à ce jour, a précisé Me Coubris, "déçu" par cette décision. La famille de Maxime Walter souhaitait obtenir une interdiction d'exercer contre le chirurgien pour "adresser un message symbolique au corps médical", a ajouté l'avocat.

Un ultime recours envisagé. Le père de Maxime, Thierry Walter, a dit vouloir poursuivre le combat de la famille pour la vérité : les parents de l'adolescent envisagent un "ultime recours" devant l'Ordre national des médecins.