Dealer découpé à la tronçonneuse : 25 et 15 ans pour les principaux accusés

Les jurés ont aussi retenu la circonstance aggravante d'avoir tenté d'incendier le corps.
Les jurés ont aussi retenu la circonstance aggravante d'avoir tenté d'incendier le corps. © AFP
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avec AFP
Les jurés ont aussi retenu la circonstance aggravante d'avoir tenté d'incendier le corps. 

Deux toxicomanes jugés depuis lundi par la Cour d'assises de Charente-Maritime à Saintes pour le meurtre et le découpage à la tronçonneuse du corps de leur dealer, en février 2014, ont été condamnés vendredi à 25 ans et 15 ans de réclusion.

Tentative d'incendie du corps. L'accusation avait requis 22 ans contre Julien Giraud, 31 ans, qui avait reconnu avoir tué la victime à coup de couteau, et découpé son corps à la tronçonneuse quelques jours plus tard. Les jurés ont aussi retenu la circonstance aggravante d'avoir tenté d'incendier le corps, et l'ont condamné à 25 ans, avec période de sûreté de la moitié. Contre son ami, Mathieu Brard, 34 ans, la cour a retenu la complicité d'assassinat, bien qu'il s'en soit défendu au long du procès. Il a été condamné à 15 ans de réclusion, en deçà des 18 ans requis, avec lui aussi une période de sûreté de la moitié.

"L'horreur le dispute à l'absurde". La victime, Bakari Touré, 29 ans, faisait régulièrement à l'époque le trajet entre l'Ille-et-Vilaine où il résidait, et la Charente-Maritime, pour vendre de la cocaïne. Pour la défense, Julien Giraud aurait très mal pris qu'un jour Bakari Touré fasse des avances - une tentative de viol, selon lui - à sa compagne, co-accusée. "C'est une affaire où l'horreur le dispute à l'absurde", a résumé dans son réquisitoire la vice-procureur Soraya Ahras, insistant sur la préméditation, refusant de croire à la thèse de l'expédition punitive, par jalousie ou pour délester le dealer de cocaïne, qui aurait dérapé.

"Service après-vente du crime". Pour Mathieu Brard, décrit au cours du procès comme "influençable", sous "emprise amicale" de Julien Giraud, elle avait relevé qu'"il dit être passif, mais (qu')il est présent à tous les stades de l'affaire", en particulier dans le "service après-vente du crime". L'ex-compagne de Julien Giraud, Jessica Labbé, ainsi qu'une autre connaissance, Armand Vicard, qui avaient aidé à déplacer le corps, ont été reconnus coupables de recel de cadavre, et condamnés à 24 mois de prison avec sursis, assortis de trois ans de mise à l'épreuve.