De plus en plus de migrants tentent de passer par les montagnes près de Nice

Chaque jour, des dizaines de migrants tentent de passer la frontière italienne.
Chaque jour, des dizaines de migrants tentent de passer la frontière italienne. © Europe 1/Sébastien Krebs
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avec AFP
Selon la préfecture, le nombre de migrants interpellés à la frontière italienne est en hausse de 8%. La plupart sont refoulés vers l'Italie.

De 60 à 150 étrangers, fuyant surtout des pays africains instables, sont interpellés chaque jour près de la frontière italienne, tentant de plus en plus souvent de passer en France par la montagne, a déclaré lundi le procureur de Nice. "On voit des gens qui arrivent en plus grand nombre par la montagne, par les vallées, type vallée de la Roya", a affirmé Jean-Michel Prêtre au cours d'une conférence de presse, exprimant son inquiétude face au nombre croissant de passeurs issus de filières organisées. 30% des arrestations surviennent ailleurs que dans les gares, trains ou autoroutes.

Un chiffre en hausse de 8% selon la préfecture. Le nombre d'interpellations est "équivalent à l'an dernier, avec 1% en plus", a-t-il dit. Selon la préfecture, depuis le début de l'année, 18.662 migrants ont été interpellés, un chiffre en hausse de 8% par rapport à la même période en 2015. Ces chiffres sont toutefois à manier avec précaution, a tempéré le magistrat, "puisqu'on raisonne par rapport au nombre de personnes interpellées, et tout le monde ne l'est pas". La plupart des personnes étrangères interpellées sont originaires de l'est de l'Afrique, Soudan et Erythrée, et dans une moindre mesure de Syrie et d'Afghanistan. A 95%, ils sont refoulés vers l'Italie depuis la fermeture des frontières françaises décrétée fin 2015. L'an dernier, le taux de réadmission en Italie était de 60 à 70%.

L'oeuvre de la mafia ? "C'est la nouveauté de 2016, on a beaucoup de passeurs qui procèdent de filières organisées capables pour certaines d'entre elles de prendre en charge dès leur débarquement sur une plage du sud de l'Italie une personne qui arrive et de lui vendre le pack complet, transport à travers l'Italie, passage de la frontière en France et conduite jusqu'on ne sait où", a exposé le procureur. "Il n'est pas rare d'avoir des personnes pour lesquelles on parvient à établir, parfois seulement à soupçonner, qu'elles ont réussi à faire passer plusieurs centaines de personnes", a-t-il ajouté, sans pouvoir dire s'il faut y voir la main de la mafia. "Je n'en sais rien mais c'est très vraisemblable", a-t-il estimé.