"De nombreux médecins se livrent à un racket" auprès des migrants, selon la Cimade

© JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon l'association, ces médecins exigent plusieurs centaines d'euros pour établir des certificats médicaux ouvrant droit à une demande de titre de séjour.

L'association Cimade, qui aide les étrangers à faire reconnaître leurs droits, assure que "de nombreux médecins se livrent à un racket" auprès des migrants pour la réalisation de certificats médicaux en vue d'un titre de séjour, dans le Parisien lundi.

Un médecin suspendu à la Pitié. "Nous avons constaté que de nombreux médecins se livraient à un racket auprès des migrants. Ils exigent d'eux le paiement de plusieurs centaines d'euros pour établir des certificats médicaux selon lesquels leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour sur le territoire national", déclare au quotidien, Laura Petersell, chargée de la thématique santé à la Cimade. La direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé la suspension d'un médecin de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, suspecté d'avoir délivré contre de l'argent des certificats médicaux à des migrants en vue d'un titre de séjour.

"L'arbre qui cache la forêt". L'AP-HP a également précisé qu'une enquête interne "laisse supposer que d'autres patients dans des situations comparables auraient également été amenés à effectuer de tels versements", sans préciser le nombre de personnes concernées. "Cette affaire est l'arbre qui cache la forêt", affirme Laura Petersell avant d'ajouter : "ces précaires n'ont pas non plus à payer des dépassements d'honoraires ! Or nous avons recensé de nombreux témoignages sur ce sujet."

De graves "entorses à la déontologie". La Cimade rappelle que les "migrants, qui sont pris en charge par l'AME (Naide médicale d'Etat, ndlr) ou la CMU (couverture maladie universelle) n'ont pas à avancer d'argent aux médecins, car la consultation est prise en charge par l'Assurance maladie". L'association indique avoir signalé par écrit "ces entorses à la déontologie" au ministère de la Santé et que le ministère a confirmé que "des demandes d'honoraires de la part des médecins sont indues." La Cimade désormais "attend des réponses fortes" de la part du ministère.