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T.M. , modifié à
Ancien djihadiste dans les années 1990, David Vallat, auteur de Terreur de jeunesse, raconte son embrigadement dans le Club de la presse.
INTERVIEW

Impliqué dans les réseaux du GIA en 1995 et condamné pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, David Vallat a refait sa vie depuis. Aujourd’hui, l’ex-djihadiste témoigne dans un livre, Terreur de jeunesse, afin d’expliquer comment un jeune Français a pu s’engager dans le djihadisme et comment lutter contre cet embrigadement.

"Je me demande si ce n’est pas un atout que je peux apporter à mon pays". "Au départ, l’intention est bonne, mais l’enfer est pavé de bonnes intentions", raconte-t-il sur Europe 1. "J’entends me battre auprès des Bosniaques. Sur place, je me rends compte rapidement que cette conviction ne va pas suffire. Je m’accroche donc à cette idéologie djihadiste parce qu’elle permet d’éluder la crainte que confère l’idée de mourir anonymement". "On ne peut que regretter. Mais je me demande si aujourd’hui ce n’est pas un atout que je peux apporter à mon pays que de savoir dans le détail quelle est cette idéologie."

"La seule chose qui a changé, c’est l’impact des images". Selon lui, rien n’a vraiment changé depuis vingt ans. "Le discours est le même. La seule chose qui a changé, c’est l’impact des images parce qu’elles sont diffusées au plus grand nombre. Mais les ressorts, les objectifs, les méthodes sont les mêmes", assure David Vallat.

"Il y a forcément un relais humain". Comment, dès lors, un jeune homme décide de s’engager auprès d’un groupe terroriste tel que Daech ? "Je ne crois pas un instant au loup solitaire qui se radicalise tout seul derrière son écran. Il y a forcément un relais humain", affirme-t-il. "On n’y adhère pas du jour au lendemain. On leur vend une rédemption totale sur leur passé, qui serait à la hauteur de leur sacrifice. Et l’aspect religieux est un aspect inéluctable du dossier. Vous ne pouvez pas penser qu’un jeune de 22 ans se fasse sauter s’il ne croit pas à l’au-delà."