Dans un centre de MSF, des mineurs isolés étrangers tentent d'oublier leur galère pendant quelques heures

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édité par C.O. , modifié à
Médecins sans frontières a ouvert en décembre un centre d’accueil de jour pour les mineurs isolés étrangers. Là, pendant quelques heures, ils retrouvent une vie quasi-normale.
REPORTAGE

Le projet de loi asile et immigration est présenté mercredi matin en Conseil des ministres. Le texte ne devrait que très partiellement se pencher sur les mineurs isolés étrangers. Et pourtant, ils sont de plus à plus nombreux en France : au moins 25.000 aujourd'hui, contre environ 4.000 en 2010. La loi exige de les mettre à l’abri dans des foyers en attendant que leur âge soit vérifié. Pourtant, nombre d'entre eux sont contraints de dormir dans la rue.

Retrouver une vie normale pour quelques heures. Pour les aider, Médecins sans frontières a ouvert en décembre un centre d’accueil de jour qui leur est dédié. Dans ce bâtiment neuf aux portes de Paris, ces adolescents tentent d’oublier leur galère, au moins pendant quelques heures. Après leur nuit passée dehors par - 2°, ils peuvent ainsi prendre un café, faire une partie de baby-foot et écouter un peu de musique. Retrouver une vie d'adolescents quasi-normale en somme tout en attendant un statut de réfugié.

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(Crédit : MSF)

"J'étais seul, je dormais dans la rue". C’est le quotidien d’Ousmane. A son arrivé en France, il y a cinq mois, cet Ivoirien de 16 ans a dû dormir sous un pont. "J'étais seul, je dormais dans la rue. Ce n'est pas l'image que l'on a de la France, je n'aurais jamais imaginé ça", raconte-t-il.

"Ils font des cauchemars". "Comme lui, ils sont une soixantaine d’ados reçus ici chaque jour. Sur place, le personnel de MSF aide les jeunes étrangers à compléter leur dossier administratif, les écoute aussi raconter leur passé souvent douloureux. "Ils font des cauchemars, ils nous parlent aussi des viols qu'ils ont subis", explique Mélanie Kerloc’h, psychologue chez MSF. "Des gens se sont faits abattre devant eux. Ils n'arrivent pas à oublier ces scènes là. On a monté ce centre afin qu'ils puissent acquérir la dignité qu'on leur a dérobée". 

Il est 17h, le centre ferme. Ousmane et les autres vont commencer leur deuxième journée, une soirée à déambuler d’associations en associations à la recherche d’un toit pour passer la nuit.

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(Crédit : MSF)

Dans un centre de MSF, des mineurs isolés étrangers tentent d'oublier leur galère