Dans l'Aveyron, des caméras pour prendre la température des élèves de retour à l'école

Dans les écoles de La Cavalerie, dans l'Aveyron, des caméras thermiques prendront la température des élèves lors de leur entrée dans l'établissement. (photo d'illustration)
Dans les écoles de La Cavalerie, dans l'Aveyron, des caméras thermiques prendront la température des élèves lors de leur entrée dans l'établissement. (photo d'illustration) © AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Ariel Guez
Frédéric Rodrigues, le maire du village de La Cavalerie, dans l'Aveyron, a décidé d'équiper ses écoles de caméras thermiques pour détecter l'apparition de fièvre chez les élèves, lors de la rentrée scolaire post-confinement qui aura lieu jeudi. Un moyen supplémentaire, selon lui, pour "éviter qu'il y ait cette épidémie", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Après les enseignants qui ont fait leur pré-rentrée pour préparer l'arrivée des élèves dans les écoles cette semaine dans le cadre du déconfinement en France, ce sont les enfants qui vont retrouver leurs établissements scolaires. Si certains élèves de primaire reprendront dès ce mardi, d'autres ne remettront leurs cartables sur le dos qu'à partir de jeudi, le temps pour les maires et les directeurs de terminer l'adaptation des établissements scolaires aux différents protocoles mis en place par le ministère de l'Éducation nationale.

Certains élus veulent même aller plus loin, comme à La Cavalerie dans l'Aveyron, où le maire fait installer à partir de mardi des caméras thermiques pour détecter l'apparition de fièvre chez les élèves et le personnel des écoles. Europe 1 s'est rendue sur place.

Mettre "un rideau supplémentaire"

Frédéric Rodrigues voulait à tout prix éviter le rituel d'une prise de température sur le front. Le maire de La Cavalerie le juge trop invasif. Pour éviter tout risque de contact également, l'édile a donc opté pour l'option d'une caméra discrète qui sonnera si elle repère un enfant à la température trop élevée. 

Deux raisons justifient ce choix, explique-t-il à notre micro. D'abord, si un enfant est malade, Frédéric Rodrigues le reconnaît : "Je ne suis pas infaillible, il y a des choses que je ne connais pas (...). Je ne suis pas docteur". Une caméra pour se protéger donc, mais aussi pour se couvrir. "Ça m'a paru très important dans le cadre de la responsabilité pénale du maire. C'est pour ça que je mets un rideau supplémentaire", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Mais surtout parce que je veux éviter qu'il y ait cette épidémie". 

"La mairie a peut-être voulu se prémunir de certaines déficiences"

Le rectorat n'a pas été prévenu, ni même les parents d'élèves comme Ellen. Mais au micro d'Europe 1, elle comprend ce choix. "La mairie a peut-être voulu se prémunir de certaines déficiences", dit-elle, car il est vrai que chacun n'aura peut-être pas forcément le temps de faire une prise de température le matin avant de partir à l'école. 

"Il faudra discuter, faire de la pédagogie, et mesurer petit à petit tous les effets anxiogènes que ça peut avoir", indique néanmoins Ellen, qui reconnaît aussi que "la situation d'être confiné à la maison l'est déjà". 

Les deux caméras, qui seront effectives pour le retour des élèves à l'école jeudi, ont coûté 6.000 euros. Un investissement à long terme pour le maire qui compte bien s'en resservir au moment des épidémies de grippe et de gastro-entérite.