Daniel Cordier, l'un des derniers compagnons de la Libération raconte comment il a servi Jean Moulin

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Laure Dautriche et Aude Leroy, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Daniel Cordier a été l'un des premiers à rallier la France du Général de Gaulle à Londres. Secrétaire particulier de Jean Moulin pendant 11 mois jusqu'à son arrestation, il est l'un des sept compagnons de la Libération encore en vie. 

Il a été le secrétaire particulier de Jean Moulin pendant 11 mois, jusqu'à son arrestation le 21 juin 1943. Daniel Cordier va être aujourd'hui aux côtés d'Emmanuel Macron pour la commémoration des 78 ans de l'appel du 18 juin, au Mont-Valérien. Il fait partie des sept compagnons de la Libération encore en vie et l'un des premiers à rallier la France du Général de Gaulle, à Londres, sept jours après le célèbre appel. Daniel Cordier s'est confié en exclusivité à Europe 1 sur cette période de sa vie. 

"Nous avions 14-15 ans". Il a un regard lumineux et le souci du détail, comme si c’était hier. Lorsqu’il entend le discours de Pétain le 17 juin 1940, Daniel Cordier s’effondre en larmes : comment la France a-t-elle pu perdre la guerre ? Il faut la gagner, pense-t-il. "Je suis parti parce que je voulais faire la guerre, je voulais tuer du 'boche'. Dans les troupes de la France libre, nous étions des enfants : nous avions 14-15 ans. Si c'était à refaire, je le recommencerai !", lance-t-il.

Secrétaire particulier de Jean Moulin. En 1942, Daniel Cordier est parachuté à Lyon : on lui demande d’abord de remettre des documents au représentant personnel du Général de Gaulle en France. Il arrive devant un vieil immeuble, il sonne à la porte, au fond du salon, il aperçoit un homme. Il allait devenir son secrétaire pendant 11 mois jusqu’à son arrestation. Pendant tout ce temps, il n'a jamais su qu'il s'agissait de Jean Moulin.

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"Un européen convaincu". "Il était très rayonnant, il m'a serré la main et il m'a dit 'j'espère que vous avez fait bon voyage'", révèle le compagnon. "La seule chose que je regrette, c'est de na pas avoir connu l'homme que je servais". Lorsqu'il s’est engagé en 1940, c’était par patriotisme. Mais cette guerre, confie aujourd'hui Daniel Cordier, a fait de lui un "européen convaincu".