Crue de la Seine : "On n'est pas surpris par ce qui est en train de se passer"

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A.H. , modifié à
Pour Frédéric Gache, chef du service directive inondation Seine Grands Lacs, la longueur et les niveaux de cette crue hivernale ne sont pas exceptionnels.
INTERVIEW

La Seine a atteint son pic cette nuit à Paris. En Ile-de-France, certaines communes ont encore les pieds dans l'eau. S'il faut rester très vigilant face au phénomène, Frédéric Gache, chef du service directive inondation Seine Grands Lacs et invité de la Matinale d'Europe 1 lundi, tient à livrer une analyse plus mesurée.

Les niveaux vont redescendre lentement. "Contrairement à la crue de juin 2016, on est sur une crue d'hiver classique du bassin de la Seine, dont on sait qu'elle peut durer un, deux, trois mois, quatre parfois", indique l'expert. "On n'est pas vraiment surpris de ce qui est en train de se passer. Le bassin de la Seine est très plat, très perméable. Les crues mettent donc longtemps à se mettre en oeuvre, mais elles durent longtemps et redescendent très lentement", précise-t-il, rappelant que cette crue a commencé le 28 décembre. "Fatalement, il n'y a pas de surprise là-dessus. C'est juste le fonctionnement hydrologique du bassin de la Seine".

Les lacs de protection déjà bien remplis. Les niveaux des cours d'eau pourront mettre du temps avant de redescendre sous le seuil critique, Frédéric Gache tient à relativiser. "Sur la partie centrale du bassin, c'est-à-dire Paris, c'est une petite crue. Une crue décennale. On n'est pas sur un phénomène de type 1910", assure-t-il. En région parisienne, plusieurs lacs servent à absorber l'excédant des débits d'eau. "Il y a un système de protection qui existe. Les lacs enlèvent 35 centimètres à Paris. Mais le système ne peut pas tout faire", prévient l'expert, qui souligne que "les lacs sont aujourd'hui à un niveau très haut, 90% de remplissage actuellement". Frédéric Gache met en garde : "Vu qu'on est sur une crue longue et que les niveaux vont rester hauts, il ne faudrait pas qu'il pleuve beaucoup cette semaine. Car les lacs ne pourraient plus absorber l'excédant des débits, qui se retrouveraient dans les cours d'eau".