Crue de la Marne : "ça devient extrêmement difficile à vivre"

Marne
Gournay-sur-Marne aussi a été touché par la crue. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Mélanie Nunes avec G.S. , modifié à
À Nogent-Sur-Marne, un lotissement tout entier a été touché, obligeant de nombreux habitants à quitter leur domicile.
REPORTAGE

On savait que la décrue de la Seine et des autres cours d'eau d'Île-de-France allait prendre du temps. Mais les habitants ne s'imaginaient surement pas qu'ils pourraient être de nouveau inondés si rapidement. C'est pourtant ce qu'il s'est passé pour les riverains de la Marne, avec un nouveau pic de crue samedi après-midi. Europe 1 était à Nogent-Sur-Marne, où un lotissement tout entier a été touché.

"On a de l'eau en haut des cuisses". Dans le quartier, l'eau est montée jusqu'à 1,50 mètre, inondant les caves et certains rez-de-chaussées. L'électricité a été coupée, et seul le bruit des groupes électrogènes résonne encore. De petites barques permettent aux habitants d'évacuer la zone. Depuis samedi matin, ils sont une vingtaine à avoir pris cette décision. "On a de l'eau en haut des cuisses, nous n'avons plus d'électricité, plus de chauffage, d'eau chaude. On commence à être un peu fatigués, donc nous partons", confie Brigitte, qui va se réfugier chez des amis.

Philippe et son fils Charles, eux, ont décidé de rester. Mais "ça devient extrêmement difficile à vivre. Le moral peut vite baisser. J'habite ici depuis 16 ans et je n'ai jamais vu l'eau monter aussi loin et aussi haut. On a huit pompes qui marchent jour et nuit, qui peuvent tomber en panne. C'est une vraie galère", confie Philippe. 

La pluie devrait s'arrêter dimanche... avant de repartir. Non loin de chez eux, des chaudières ont été percées et déversées. Du fioul s'écoule tout près des habitations. Les pompiers et les policiers sur place maîtrisent la situation, mais ils vont bien devoir rester toute la nuit.

Quant à la météo, si elle devrait s'annoncer plus clémente dans la région dimanche, une nouvelle dégradation est attendue dans la nuit de dimanche à lundi. De quoi inquiéter les habitants longeant la Marne. Mais aussi ceux de la Seine, dont le niveau, à Paris, continue de monter.