Côtes d'Armor : de plus en en plus d'ados sont victimes d'arnaques à la sexcam

Les adolescents sont des cibles faciles pour les arnaqueurs à la sexcam
Les adolescents sont des cibles faciles pour les arnaqueurs à la sexcam © AFP/SAEED KHAN
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Des adolescents sont victimes de chantage et la situation deviendrait de plus en plus courante notamment dans les Côtes d'Armor.

Dans les Côtes d'Armor, la gendarmerie enregistre de plus en plus de plaintes pour escroqueries à la webcam, dévoile Le Télégramme. Les arnaqueurs filment les adolescents, à leur insu, dans des situations intimes puis leur réclament une rançon pour ne pas diffuser ces images auprès de leurs amis. Un procédé simple mais que les jeunes gens ne savent pas toujours éviter.

Des rançons jusqu'à 1.200 euros. Tout commence par un message sur un réseau social, comme Facebook, ou un site de rencontre. La personne de l'autre côté de l'écran met l'adolescent en confiance puis l'incite à se déshabiller et enregistre les images. L'arnaqueur fait ensuite chanter sa victime. Dans les Côtes d'Armor, les dernières plaintes reçues par les gendarmes concernent une jeune fille qui a montré sa poitrine et deux garçons filmés en train de se masturber. Les demandes de rançons peuvent aller jusqu'à 1.200 euros, payées en mandat cash vers la Côte d'Ivoire la plupart du temps.

Des cibles faciles. Malgré les recommandations de la Police nationale, les adolescents restent des cibles faciles pour ce type d'escroquerie. Ils sont plus enclins à se dévoiler que leurs aînés. "Les jeunes se mettent inutilement en difficulté en exposant beaucoup de leur intimité", constate l'adjudant Jean-Louis Fyne, enquêteur en nouvelles technologies au groupement de gendarmerie des Côtes d'Armor. Et restent assez naïfs quant à la dangerosité d'Internet. "On s'aperçoit qu'on a à faire à des gens qui, parfois, nous expliquent qu'ils avaient rencontré l'amour de leur vie", ajoute l'adjudant.

Une innocence qui peut avoir des conséquences très graves pouvant aller jusqu'au suicide lorsque des images intimes sont révélées publiquement. "Généralement, les escrocs utilisent des logiciels malveillants, pour récupérer en plus des listes de contacts". Alors le spécialiste des nouvelles technologies rappelle une règle : "on ne fait pas sur le web ce qu'on ne ferait pas dans la rue". 

Une certaine vigilance à adopter. Mais dans cette lutte contre les dérives des réseaux sociaux, chacun a son rôle à jouer. "L'enjeu, c'est d'éduquer à l'image", explique Jean-Louis Fyne. Il faut éviter les ordinateurs dans les chambres aussi bien pour les filles que les garçons et "vérifier notamment les échanges autour des jeux en ligne". Les parents sont les premiers garde-fous contre les risques pris par leurs enfants sur le net.