Corse : Charles Pieri convoqué à la gendarmerie de Ghisonaccia

Charles Pieri  crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP - 1280
Charles Pieri est convoqué par les gendarmes mardi matin à 10 heures © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans le cadre de l'enquête sur le message injurieux à l'égard de l'épouse du préfet Erignac, l'ex-chef du FLNC Charles Pieri a été convoqué à la gendarmerie de Ghisonaccia mardi.

L'ex-chef du FLNC Charles Pieri est convoqué mardi à 10 heures à la gendarmerie de Ghisonaccia, au sud d'Aleria, a indiqué sur Twitter Sulidarita, l'association corse de défense des prisonniers dits politiques qui appelle à un rassemblement pour le soutenir.

Appel à un rassemblement de soutien. "L'associu Sulidarita appelle ses militants et sympathisants à se réunir devant la gendarmerie de Ghisonaccia demain à partir de 10h suite à la convocation de Carlu Pieri, militant de Corsica Libera", le parti de Jean-Guy Talamoni dont il est récemment redevenu l'un des membres de l'exécutif, peut-on lire sur le compte Twitter de l'association.

Les suites des insultes envers la veuve Erignac. Cette convocation intervient dans le cadre de l'enquête ouverte suite à la publication sur Facebook d'un message injurieux envers Dominique Erignac, veuve du préfet assassiné, sur un compte attribué à l'ex-chef du FLNC Charles Pieri, a précisé sur CNews Jacqueline Gourault, la "Madame Corse" du gouvernement.

Ce message, qui compare Dominique Erignac aux femmes françaises ayant collaboré avec les Allemands pendant de la Seconde Guerre mondiale, a été publié mercredi vers deux heures du matin, quelques heures après le discours prononcé mardi à Ajaccio par la veuve du préfet Claude Erignac lors de la cérémonie d'hommage à son mari. Il a été diffusé sur le compte Facebook "Di l'altu pianu", attribué à Charles Pieri, ex-leader du Front de libération nationale corse (FLNC).

Une "infraction pénale". "Il y a constitution d'une infraction pénale d'injure par voie de communication, qui a justifié l'ouverture d'une enquête judiciaire", avait indiqué dimanche le procureur de la République d'Ajaccio Eric Bouillard, précisant avoir effectué un signalement d'abus pour "offense" auprès du réseau social qui a été retiré le message samedi. Une enquête contre X a également été ouverte dès jeudi.

La convocation de Charles Pieri intervient au même moment que la rencontre à Paris prévue à 10h30 entre Jacqueline Gourault et les dirigeants nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni pour discuter de l'inscription de la Corse dans la Constitution.

Des propos unanimement condamnés. La publication de ce message a suscité l'indignation tant dans la classe politique que dans la société civile insulaire. "Quel qu'en soit l'auteur, je n'en partage évidemment pour ma part ni la forme ni la teneur", a réagi lundi Jean-Guy Talamoni dans un communiqué. "Le contenu de ce texte est inacceptable et contraire à ce que je suis et ce que je pense, au plan philosophique, éthique et politique", avait quant à lui dénoncé dès dimanche midi Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse auprès de l'AFP. La Ligue des droits de l'Homme a, elle, condamné "fermement des propos d'une violence extrême, insupportables, méprisants (...) injurieux pour Madame Erignac et pour toutes les femmes."