Capture d'écran du nouveau spot de la sécurité routière.
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Aude Leroy avec C.P. , modifié à
Les drames de la circulation routière font des milliers de morts chaque année. Plus de 3.400 victimes l'an passé qui laissent derrière elles des proches endeuillés. L'Ifop a mesuré l'onde de choc pour ces proches et ces familles.

En 2015, la mortalité routière a augmenté pour la deuxième année consécutive, une première depuis 35 ans. L'an passé, 3.464 personnes ont ainsi trouvé la mort sur les routes, soit 80 de plus qu'en 2014. C'est le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui a confirmé hier les chiffres révélés par Europe 1 il y a deux semaines.

Mesurer l'onde de choc. Des accidents de la route qui marquent à vie les proches des victimes. Mais comment mesurer cette blessure psychologique qui n’apparaît nulle part dans les statistiques du ministère de l'Intérieur ? C'est justement ce à quoi s'est attaché l'Ifop dans une enquête pour la Délégation à la sécurité routière publiée jeudi. Combien sommes-nous à avoir eu un accident, ou à avoir perdu un proche sur la route ? C'est ce que révèle l'enquête intitulée "l'impact des accidents de la route dans la population française". 

38 millions de Français touchés. 38 millions de Français sont touchés directement ou indirectement par un accident de la route et 56% y pensent tous les jours. Une "onde de choc", qui est justement le thème de la nouvelle campagne lancée vendredi par la sécurité routière avec un nouveau spot qui sera diffusé entre le 29 janvier et le 1er mars au cinéma, sur les chaînes de télévision, à la radio et sur Internet. Ce spot ne met pas en scène des voitures accidentées et des blessés mais bien des proches des victimes, pour qui les conséquences sont indélébiles.

Un syndrome post-traumatique. Selon l'étude de l'Ifop, pour 12 millions de Français qui sont concernés par un drame de la route, les séquelles psychologiques ne s'effacent jamais au fil des années. Un vrai syndrome post-traumatique comme pour Fabienne, qui a perdu son mari, puis son fils, dans deux accidents de la route. Le premier était à vélo lorsqu'il a été percuté par une voiture et un an plus tard, c'est son fils qui, à son tour, est mort sur la route à moto. Contactée par Europe 1, elle raconte son traumatisme, "ma vision de la vie a totalement changé. J'avais ma vie d'avant et j'ai maintenant ma vie d'aujourd'hui. Ils sont morts et je suis morte avec eux. J'ai arrêté mon travail car psychologiquement j'étais incapable de travailler. Il faut qu'on soit conscient que notre véhicule est une arme et c'est une arme qui tue".