Un hooligan à Marseille samedi dernier
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C.P. avec Salomé Legrand
Lille et Lens ont déployé d'importants dispositifs de sécurité en vue de l'arrivée des hooligans russes et anglais mercredi et jeudi. D'autant que les hooligans, eux, se préparent. 

La Russie joue mercredi après-midi à Lille, contre la Slovaquie dans le cadre de l'Euro de football. Un match à haut risque après les affrontements du week-end dernier à Marseille entre hooligans russes et anglais. Résultat, un important dispositif de sécurité a été déployé et près de 40 Russes ont déjà été arrêtés mardi, suspectés de menacer l’ordre public. Une journaliste d'Europe 1 a réussi à entrer en contact avec l'un des hooligans russes présents à Marseille le week-end dernier. 

Un passeport joué aux poings. Il est arrivé à Lille vers 23 heures mardi soir avec sept autres hooligans. Sur la route mardi, ces hooligans russes ont passé leur temps sur les réseaux sociaux à donner rendez-vous à leurs homologues anglais. Un rendez-vous de la plus haute importance puisque l’un des Russes a perdu son passeport à Marseille lors des affrontements, un passeport récupéré par un Anglais. Résultat, les hooligans veulent le jouer aux poings. Dans leurs messages, les Russes proposent des bagarres à 20 contre 20 ou 100 contre 100.

"On les a mis à terre comme des gamins". Le hooligan approché par Europe 1 travaille en Russie comme ingénieur aéronautique. Âgé de 28 ans, il est marié et père d’une petite fille. Et même s'il est supporter du Zénith Saint-Petersbourg, ce qu’il aime avant tout, c’est se battre. Il a en effet raconté à Europe 1 dans plusieurs messages comment ils se sont organisés à Marseille, les rendez-vous donnés sur le vieux port et les voitures qui ont fait du repérage la veille. Lui se bat à mains nues et il s’entraîne pour cela, même si cela ne l’a pas empêché d’être blessé le week-end dernier. Il a envoyé à Europe 1 d’impressionnantes photos de morsures sur le torse. Des morsures dont il est fier car malgré cela, son objectif est bel est bien de montrer la suprématie du hooliganisme russe sur l’anglais. "On les a mis à terre comme des gamins", nous a-t-il raconté. Pour lui, "l’Euro 2016 est déjà devenu légendaire pour les Russes".