Collision à Millas : les premiers éléments de l’enquête

Un TER et un car scolaire sont entrés en collision jeudi soir à Millas.
Un TER et un car scolaire sont entrés en collision jeudi soir à Millas. © AFP
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Mathilde Belin , modifié à
Au lendemain de la collision entre un TER et un car scolaire à Millas, des premiers témoins ont été entendus et affirment dans leur majorité que les barrières du passage à niveau étaient "fermées".

Défaillance technique du passage à niveau ou erreur humaine ? 24 heures après le drame de Millas, les circonstances de l'accident restent encore floues. Les barrières du passage à niveau, où un car scolaire et un TER sont entrés en collision dans cette ville des Pyrénées-Orientales jeudi soir faisant cinq morts et une dizaine de blessés, étaient "fermées" d’après la majorité des premiers témoignages recueillis par les enquêteurs, a indiqué le procureur de Marseille vendredi. 

  • Des "barrières fermées" selon les premiers témoins

À ce stade de l’enquête, 14 personnes ont été auditionnées par les enquêteurs. "Les témoignages sur le fonctionnement des barrières ne sont pas tous concordants mais très majoritairement, en l’état des auditions, en faveur de barrières fermées", a déclaré en conférence de presse le procureur Xavier Tarrabeux. "Mais tous les témoignages n’ont pas été recueillis", précise-t-il, disant vouloir rester "prudent" à ce stade de l’enquête. Notamment, la conductrice du bus, grièvement blessée dans la collision, n’a pas pu être encore entendue par les enquêteurs. Elle a toutefois fait savoir, par la voix de son employeur de la compagnie d'autocar Faur, qu'elle a traversé le passage à niveau "barrières ouvertes et feu clignotant éteint". Une déclaration fermement condamnée par la SNCF qui se dit "choquée par ces accusations". 

  • Des tests d'alcoolémie négatifs

Des tests de toxicologie et d’alcoolémie ont été effectués sur la conductrice du bus et sur celui du TER. Pour ce dernier, qui était accompagné d’un stagiaire en formation dans la motrice du train, les tests se sont révélés négatifs, a assuré le procureur. Les prélèvements sanguins réalisés sur la conductrice du car scolaire ont démontré une alcoolémie négative également. Et le parquet est encore en attente des résultats toxicologiques, a ajouté Xavier Tarrabeux.  

  • Des vitesses réglementaires

Les premiers éléments de l’enquête ont par ailleurs permis de déterminer que la vitesse du train régional était de 75Km/h, "dans une zone autorisée à 100 Km/h", rapporte le parquet. Quant au bus scolaire, "la configuration des lieux, avec un panneau 'STOP' et un virage, exclut une vitesse excessive du bus scolaire", a-t-il affirmé. Répondant à une question de la presse sur des témoins affirmant que le bus a foncé sur les barrières du passage à niveau, le procureur a affirmé : "je n'ai pas ces témoignages".

  • La technicité des investigations

Dans la foulée de la collision, la scène de l’accident a été "gelée" et modélisée par un scanner en 3D. Les investigations vont en premier lieu se porter sur le bus, qui était "arrêté sur les voies" du chemin de fer, a en outre précisé Xavier Tarrabeux. L’enquête sur le drame de Millas n’en est donc qu’à son début et deux experts ont été désignés pour livrer leurs analyses techniques. "Il est encore trop tôt pour retracer la manière dont s’est déroulé l’événement", en a conclu le procureur. Dans le même temps, les opérations de médecine légale sur le corps des cinq victimes continuent.