Clémence, 33 ans, a épousé un Camerounais mais il n'a pas encore le droit de venir vivre en France : "Pour l'instant, on vit le pire"

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Grégoire Duhourcau , modifié à
Une situation difficile à vivre, explique-t-elle à Olivier Delacroix sur Europe 1.
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Clémence, 33 ans, a fait un volontariat de solidarité internationale au Cameroun. C'est là-bas qu'elle a rencontré son mari, un Camerounais. Malgré leur relation, il ne peut pas encore venir vivre en France aujourd'hui. Elle a confié à Olivier Delacroix sur Europe 1 à quel point cela est difficile à vivre pour le moment.

"On s'est marié au Cameroun et là on est dans les démarches pour que le mariage soit reconnu en France et qu'il puisse venir me rejoindre. C'était un mariage civil. Au Cameroun, il y a trois mariages : mariage civil, religieux et culturel. On a juste fait le mariage civil pour le moment. Une partie de sa famille était là, des amis aussi, mais de mon côté, personne n'avait pu venir. Il y a le billet d'avion et le temps à trouver, donc c'est plus difficile.

Ma sœur, qui était venue me rendre visite au Cameroun, l'a rencontré là-bas, mon frère et ma belle-sœur aussi. Ils comprennent tout à fait, les amis aussi. Après, mes parents c'est un petit peu plus difficile parce qu'ils ne l'ont jamais rencontré. [Ils le feront] dès que c'est possible. [Ce qui les en empêche aujourd'hui], ce sont plutôt des appréhensions concernant la vie là-bas.

 

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"Pour l'instant, je ne réalise pas trop que je suis une femme mariée"

[Avec mon mari], on s'appelle au téléphone tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Pour l'instant, je ne réalise pas trop que je suis une femme mariée parce qu'on ne vit pas ensemble et que je n'ai jamais vraiment été pour le mariage. Pour lui aussi c'est difficile, surtout quand c'est moi qui pars. J'y vais en vacances et après je reviens ici, je retrouve ma vie tandis que lui, il reste tout seul. C'est au jour le jour, on s'accroche et puis on essaye d'y croire. On se dit aussi que le mariage c'est pour le meilleur et pour le pire, pour l'instant on vit le pire.

Je pourrais [aller vivre au Cameroun]. L'année dernière j'étais partie quelques mois pour retravailler, être embauchée comme une Camerounaise. Sauf que je n'ai pas été payée. Et lui travaille comme maçon et il est souvent non-payé. Donc la vie là-bas est plus difficile. Travailler sans salaire c'est un peu rude.

[Concernant les interrogations autour de notre relation], dans tous les couples en général, c'est le couple qui sait ce qu'il se passe dans la relation, et je dirais encore plus dans les unions mixtes. Mes proches me connaissent bien donc ils savent que je suis quelqu'un de posé, que je ne fais pas non plus n'importe quoi dans ma vie. Mais ils restent aussi inquiets pour moi parce que toutes ces démarches, ça prend du temps. Ils me disent aussi que je suis courageuse de vivre une relation à distance comme ça."