Cinq ans de prison en appel pour une fausse victime des attentats de Paris

Le couple était poursuivi pour avoir "en employant des manœuvres frauduleuses, en se déclarant mensongèrement victime des attentats de Paris". (Illustration)
Le couple était poursuivi pour avoir "en employant des manœuvres frauduleuses, en se déclarant mensongèrement victime des attentats de Paris". (Illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
Déjà condamné deux fois en première instance, un trentenaire a à nouveau été condamné à cinq ans de prison pour ses escroqueries.

Il avait prétendu être une victime des attentats de Paris, puis de celui de Nice : un trentenaire déjà condamné deux fois en première instance, a de nouveau été condamné mardi à 5 ans de prison par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour le volet parisien de ses escroqueries.

Sasa Damjanovic, 36 ans, a été maintenu en détention par la cour d'appel, a-t-on précisé de source judiciaire. En première instance il avait écopé pour escroquerie de 6 ans de prison début avril. Sa compagne, qui n'avait pas fait appel dans ce dossier, avait quant à elle été condamnée à trois ans de prison pour avoir elle aussi prétendu être victime des attentats de Paris.

Une allocation de 20.000 euros versée. Le couple était poursuivi pour avoir "en employant des manœuvres frauduleuses, en se déclarant mensongèrement victime de l'attentat du stade de France, en déposant plainte pour ces faits et en présentant à ce titre une demande d'indemnisation, trompé le FGTI pour le déterminer à lui remettre des fonds", a-t-on ajouté de même source. Une provision de 10.000 euros puis le versement d'une allocation spécifique de 20.000 euros leur avaient été versées.

Indemnisé 30.000 euros chacun après l'attentat de Nice. Le couple domicilié à Cannes avait ensuite été condamné le 19 avril par le tribunal correctionnel de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, à respectivement quatre ans de prison pour elle et six ans pour lui pour avoir récidivé en se faisant passer pour des victimes de l'attentat de Nice. Les deux escrocs, parents de deux jeunes enfants, s'étaient aussi vu interdire de séjour dans les Alpes-Maritimes pendant cinq ans.

À Grasse, ils ont été reconnus coupables de tentative d'escroquerie au préjudice du Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d'autres infractions (FGTI), l'organisme public chargé d'enregistrer lesdemandes d'indemnisation des victimes d'attentat.

Des coïncidences troublantes. L'attention des services du FGTI avait été alertée lorsque ce couple de nationalité française était venu déposer un dossier pour l'attentat de Nice alors qu'ils avaient déjà été indemnisés, à hauteur de 30.000 euros chacun, pour ceux de Paris. Ils avaient été condamnés à verser 30.000 euros chacun en réparation au FGTI.

Face à cette coïncidence troublante, la justice, saisie par le FGTI, avait alors ouvert une enquête qui avait permis de confondre le couple, des relevés téléphoniques attestant de leur présence sur la Côte d'Azur le 13 novembre 2015, soir des attentats parisiens, et non près du stade de France comme ils le prétendaient. Le soir de la Fête nationale, alors qu'ils étaient à Cannes, ils s'étaient précipités à Nice, 20 minutes après l'annonce de l'attentat, pour déposer un dossier à l'hôpital Pasteur, indiquant avoir été victimes de la bousculade due à l'attaque du camion-bélier.