LVMH et Kering signent une charte pour bannir les mannequins trop maigres et trop jeunes

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avec AFP , modifié à
Ces deux géants du luxe vont bannir la taille 32 chez les femmes et la taille 42 pour les hommes. 

Les géants du luxe Kering et LVMH, représentant des grands noms de la mode comme Gucci, Saint Laurent, Vuitton et Dior, ont adopté une charte commune pour interdire l'emploi de mannequins trop maigres et âgés de moins de 16 ans. Rendue publique mercredi, à la veille de l'ouverture des défilés new-yorkais, cette charte "sur les relations de travail et le bien-être des mannequins" a été signée dans une démarche inédite après des polémiques, notamment sur les conditions d'un casting lors de la Fashion week parisienne en février.

"Frapper fort". Elle prévoit une série d'engagements destinés à s'appliquer immédiatement dans le monde entier, lors des séances photos pour des campagnes publicitaires et les défilés de mode des marques appartenant à ces deux géants français (Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent, Balenciaga, Alexander McQueen, Christopher Kane, Stella McCartney pour Kering, et Dior, Vuitton, Givenchy, Céline, Kenzo, Fendi, Loewe, Berluti, Pucci, Marc Jacobs et Loro Piana pour LVMH). "Nous voulions aller vite et frapper fort, pour que les choses bougent vraiment, et essayer d'inciter au maximum les autres acteurs de la profession à nous suivre", a déclaré le PDG de Kering, François-Henri Pinault. Antoine Arnault, membre du conseil d'administration de LVMH et fils du PDG Bernard Arnault, a salué une charte qui "change vraiment la donne".

Aller plus loin que la loi. Ces engagements vont au-delà des dispositions légales sur l'emploi des mannequins entrées en vigueur en France en mai. La charte requiert ainsi la présentation d'un certificat médical datant de moins de six mois, tandis que la loi prévoit que ce certificat -prenant notamment en compte l'indice de masse corporelle (IMC) du mannequin-, peut remonter jusqu'à deux ans.

Disparition de la taille 32. Alors que la maigreur des mannequins fait régulièrement polémique, les marques s'engagent à bannir les tailles les plus petites, inférieures au 34 (taille française) pour les femmes et 44 pour les hommes. "La disposition sur la taille, couplée au certificat médical de moins de six mois, est une mesure très forte qui va nous permettre d'avancer", s'est félicité François-Henri Pinault. "Beaucoup de gens ne connaissent même pas l'existence de la taille 32", a reconnu Antoine Arnault. "Mais un certain nombre de créateurs faisaient faire leurs prototypes en 32. C'est maintenant terminé, les tailles seront désormais à partir du 34, ce qui est déjà assez petit", a-t-il dit à l'AFP.