Changement d’heure : les raisons d’être contre

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La France repasse dans la nuit de samedi à dimanche à l’heure d’hiver. Certains s’opposent aux deux changements d’heure par an.

Instauré en 1976, le changement d’heure continue de rythmer la vie des Français deux fois par an. Dans la nuit de samedi à dimanche, à 3 heures du matin il sera à nouveau deux heures, et le pays retrouvera l’heure qui a été la sienne pendant des siècles. Car c’est bien l’heure d’été qui a été instauré quelques années après le choc pétrolier de 1973. Pourtant, ces changements d’heure agacent. Selon un sondage Ooreka-OpinionWay publié vendredi, 52% des Français souhaitent leur suppression, et 76% des personnes interrogées préfèreraient en rester à l’heure d’été, quand le soleil se couche plus tard. Europe1.fr dresse l’inventaire des arguments des anti-changements d’heure.

Plus de cambriolage. C’est une conséquence méconnue mais bien réelle. Les jours qui suivent le passage à l’heure d’hiver voient une recrudescence des cambriolages. Les voleurs profitent de la nuit plus précoce pour frapper. L'an dernier, dans le Rhône, le nombre de cambriolages dans les jours qui ont suivi le passage à l'heure d'hiver a augmenté de 50%. Dans les Yvelines, ces vols ont même doublé dans les zones rurales du département, zones qui ne sont pas ou peu éclairées. Il est donc conseiller de simuler sa présence en laissant une lampe allumée.

Plus d’accidents. Là encore, l’argument porte. Le passage à l’heure d’hiver est dangereux pour les piétons. En 2014, la délégation à la sécurité routière avait publié un communiqué alarmant. "Entre novembre 2012 et janvier 2013, 162 piétons sont décédés, soit en trois mois, 34,1 % de la mortalité routière "piétonne" annuelle", écrivait-elle en établissant le lien avec le changement d’heure. "L’arrivée de l’heure d’hiver provoque instantanément une surmortalité dans les tranches horaires de transition entre les états diurnes et nocturnes". En clair, aux heures de sortie de bureau, pas encore habitués à l’obscurité, les piétons sont moins attentifs.  Nos amis belges confirment. Selon une étude de l'Institut belge pour la sécurité routière (IBSR), le changement d'heure implique une augmentation de 84% des accidents graves touchant les piétons aux heures de pointe de la fin d'après-midi entre octobre et décembre.

Des organismes perturbés. Pour certains, difficile de s’habituer au nouvel horaire. "Nous avons une horloge biologique qui a une certaine rigidité. Quand vous changez l’heure, il y a un décalage entre votre heure biologique et ce qu’indique votre montre", expliquait vendredi matin le Dr Martine Perez sur Europe 1. "Or, il y a des personnes qui ont une horloge biologique très rigides. Par exemple, les enfants en bas âge. Les personnes âgées, c’est pareil. Elles vont être perturbées. Cela peut entraîner des troubles de l’appétit, et des troubles de l’humeur", conclut la médecin.


Changement d’horaire : Comment le passer en...par Europe1fr

Des économies d’énergie modestes. Instauré pour réaliser des économies d’énergie, le changement d’heure n’est plus si efficace. "Le changement d’heure permet des économies en énergie et CO2 réelles mais modestes", admettait ainsi l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en octobre 2014. "En 2009, ces gains ont représenté de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800 000 ménages. Grâce à ces économies sur l’éclairage, 44 000 tonnes de CO2 ont ainsi été évitées", écrit-elle. Des chiffres en apparence impressionnants. Sauf qu’en 2009, la France a émis environ 350 millions de tonne de Co2. Le gain est donc de l’ordre de 0,01% d’économie par an. Infime.