Ces trois retraités qui bloquent le projet d'éco-quartier d'Estrosi

Christian Estrosi
Christian Estrosi © AFP
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Jacques Thérence avec CB
Malgré les 700.000 euros qu'on leur a proposés pour quitter les lieux, Jeanne, Pierre et Marcelle refusent de laisser leur maison.

Ils demandent simplement de pouvoir mourir tranquillement chez eux. Mais Christian Estrosi, le maire de Nice, n'est pas cet avis. Car la maison des trois retraités Jeanne, Pierre et Marcelle se trouve pile au milieu du projet phare du moment du maire de Nice. Un éco quartier où doit passer une avenue de 40 mètres de large et un tramway. L’avenue est en construction d’un côté et de l’autre de la maison, mais les trois retraités, qui ont toujours vécu là, ne veulent pas quitter les lieux.

Un jardin rempli de légumes au milieu des camions. Il s'agit d'un projet phare du maire de Nice : une immense avenue bordée de grands immeubles de verre. Sauf qu'au beau milieu des pelleteuses, il y a toujours cette petite maison, son grand jardin rempli de légumes. Et surtout ses occupants, Jeanne, Pierre et Marcelle, tous les trois de la même famille.

Officiellement, ils auraient dû être expropriés l'an dernier. "Les gens de la mairie sont venus nous voir. Ils m'ont dit : 'vous savez madame, la maison est à la ville de Nice'. J'ai répondu : 'comment ça à la ville de Nice ? Qu'est-ce que vous me racontez ?'", raconte l'une des habitantes.

"Je m'en fous d'Estrosi". Les Venturino ont donc fait appel. Ils ont aussi fait la sourde oreille, en refusant d'encaisser les 700.000 euros d'indemnité. Confortablement assis sur leur terrasse, face au bal des camions, ils font de la résistance. "Je m'en fous d'Estrosi. On ne part pas. On mourir ici. On veut rester ici. Il n'y a rien à faire. Dans cette maison, personne ne veut partir. Ils n'ont qu'à la faire ailleurs leur route", estime Jeanne qui ne décolère pas.

"Je préfère ma maison". La mairie a pourtant bien tenté de négocier en proposant une autre maison juste en face. "Elle ne me plait pas. Je préfère ma maison. C'est petit, on ne peut même pas mettre tous les meubles. Et puis on est en face de notre maison, vous pensez bien, on veut rester là", ajoute-t-elle.

De quoi s'arracher les cheveux en mairie. Car l'avenue qui mène au stade doit être finie avant l'Euro 2016, dans quelques mois. La justice doit à nouveau examiner le cas la semaine prochaine et pourrait décider de l'expulsion des trois retraités.