Ce qui va changer dans l'évaluation des enseignants

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L'évaluation des enseignants doit être réformée en 2017. © AFP
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Un projet de réforme de l'évaluation des professeurs, que le Monde s'est procuré, doit être appliqué en 2017. 

Le ministère de l'Education nationale le sait : réformer l'évaluation des enseignants est un sujet sensible. Pour preuve, la dernière tentative de réforme en 2011 avait soulevé un tollé en voulant faire endosser aux chefs d'établissement le rôle d'évaluateur en lieu et place de la l'inspecteur. Le projet de réforme, présenté aux syndicats les 14 et 15 septembre, et dont Le Monde a eu connaissance, s'annonce beaucoup moins révolutionnaire. Il devrait être mis en application en 2017.

Changer la nature de l'évaluation. Le but de cette réforme : changer la nature de l'évaluation des enseignants. En clair, mieux accompagner les carrières plutôt que de distribuer les bons et mauvais points. Il faut passer à "une véritable politique de développement des compétences et de gestion des ressources humaines", avait déclaré la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, en juin dernier.

Une nouvelle casquette pour l'inspecteur. A l'heure actuelle, les enseignants reçoivent une double notation dont dépend leur avancement. Ainsi, l'inspecteur leur attribue une note pédagogique à l'issue d'une visite de classe qui a lieu en moyenne tous les cinq ans. Les professeurs de collège et de lycée ont également une note administrative donnée chaque année par le chef d'établissement. Avec la réforme, l'inspecteur n'aurait plus le même rôle. A la demande des enseignants ou de son propre chef, il viendrait pour aider, par exemple, à la mise en place d'un projet ou de nouvelles pratiques.

"Des rendez-vous de carrière". Toujours selon Le Monde, le projet maintient une part de "salaire au mérite". A quatre moments clefs de leur parcours, les enseignants auraient des "rendez-vous de carrière" – une inspection en classe, suivie d’un entretien avec l’inspecteur puis avec le chef d’établissement –, au cours desquels ils pourraient bénéficier d’une promotion. Par exemple, lors des deux premiers rendez-vous, après sept ans et treize ans d'ancienneté, les plus "méritants" verraient leur carrière accélérer d'une année. 

Des critères nationaux pour la notation. Le nouveau système se veut aussi plus transparent avec la mise en place de critères nationaux, qui n'existaient pas jusqu'à présent. Onze critères seraient ainsi définis, comme la "maîtrise des savoirs disciplinaires et leur didactique". L'enseignant ne serait plus noté mais recevrait des appréciations. Lors de ces rendez-vous, ce dernier devra remplir un bilan professionnel de son parcours, sa pédagogie, son implication dans la vie de l’établissement, ses souhaits d’évolution professionnelle.