Campagne anti-djihadisme : les profs vont être aidés

© Capture d'écran stop-dijadisme.gouv.fr
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avec Walid Berrissoul et Géraldine Ruiz , modifié à
INFO E1 - Outre le nouveau site stop-djihadisme lancé mercredi, le gouvernement réfléchit à d'autres pistes pour endiguer les départs en Syrie.

Le gouvernement passe à la vitesse supérieure dans sa lutte contre la propagande djihadiste. Intitulé stop-djihadisme, un site lancé mercredi est consacré à la question des départs en Syrie, qui concernent actuellement plus de 1.000 personnes, selon les services du ministère de l’Intérieur. Pour contrecarrer les outils de propagande djihadiste, qui reposent grandement sur la vidéo, le gouvernement a choisi d’utiliser les mêmes armes. Lorsque l’on se rend sur le nouveau site, c’est donc une vidéo qui se lance immédiatement. Elle reprend tous les codes des vidéos de l’Etat islamique - nasheed, images de guerre, phrases chocs - pour mieux les démonter. Mais le gouvernement ambitionne d’aller plus loin. Europe 1 vous révèle les pistes à l’étude pour endiguer les départs de candidats djihadistes français en Syrie.

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Un guide à destination des familles. Lorsqu’on arrive sur le site, une fois la vidéo regardée, le message s’adresse cette fois aux personnes confrontées au départ de leur(s) proche(s) en Syrie. Une plaquette, qui tient sur une seule page, détaille les neuf premiers signes, c’est-à-dire les neuf comporter comportements, qui peuvent alerter sur la radicalisation d'une personne.

Sont indiqués par exemple : "rejet des membres de la famille", ou encore le "changement brutal d'habitudes alimentaires". Pour Dominique Bons, la mère d'un jeune toulousain mort il y a un an en faisant le djihad en Syrie, ce listing résume efficacement tous les changements d'attitude qu'elle avait constatés chez son fils.

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"Ça m’aurait aidée". "Ça, c'est vrai que c'est très important. Il se méfiait des anciens amis, il rejetait les membres de la famille, la télévision était exclue. Un document comme ça m’aurait aidée, à l’époque je n’y connaissais rien. Quand mon fils s’est converti, je lui ai demandé pourquoi. Je ne comprenais pas. Je n’étais pas prête à ça", réagit la mère de famille au micro d’Europe 1.

Un guide à destination des professeurs. Outre ce guide pour les familles, le gouvernement envisage de mettre en place une version pour le corps enseignant. D'après nos informations, c'est un livret, une sorte de "mode d'emploi de la radicalisation", qui sera envoyé d'ici quinze jours par mail à tous les collèges et lycées. Là aussi, l’objectif est d’aider à mieux détecter un jeune qui bascule.

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En novembre dernier, le rectorat de Poitiers s'était penché sur la question en mettant en place une circulaire pour prévenir la radicalisation en milieu scolaire. Mais les syndicats avaient dénoncé une maladresse et même du racisme.

Bientôt des messages vidéos de repentis ? Enfin, sur le front de la contre-propagande sur Internet, le gouvernement va mettre en ligne d'autres clips-vidéo. Cette fois-ci, il s’agira de témoignages de parents, qui ont vu leurs enfants partir pour le djihad. Mais l'idéal, c’est-à-dire le plus efficace pour contrer le message extrémiste, serait d'entendre la parole d'un djihadiste repenti. "Pour l'instant, c'est très compliqué", reconnaît auprès d'Europe 1, un conseiller à Matignon qui travaille activement sur la question.