Calais : huit migrants se cousent la bouche pour protester contre le démantèlement

Ce migrant iranien s'est cousu la bouche en signe de protestation.
Ce migrant iranien s'est cousu la bouche en signe de protestation. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Ils se sont cousu la bouche de façon "peu sanitaire". Ces migrants iraniens ont vu leur cabane détruite lors du démantèlement. 

Huit migrants iraniens se sont cousu la bouche avec des aiguilles et du fil mercredi afin de protester contre le démantèlement de la partie sud de la "jungle" de Calais, mené par l'Etat depuis lundi.. Ces migrants ont brièvement défilé dans une allée du bidonville, la bouche partiellement cousue. "We are humans" ("nous sommes humains") ou encore "Where is your democracy ? Where is our freedom ?" ("Où est votre démocratie ? Où est notre liberté ?"), pouvait-on lire sur deux des pancartes brandies.

Des aiguilles stérilisées en les chauffant. "Ils nous ont sollicité pour qu'on leur couse la bouche, nous avons bien sûr refusé", a rapporté Olivier Marteau, responsable de Médecins sans frontières (MSF) pour Calais. "Ils ont fait ça eux-mêmes de façon peu sanitaire, en stérilisant des aiguilles en les chauffant", a-t-il ajouté, confiant que MSF "s'attend par conséquent à les recevoir bientôt en consultation médicale".

Leur cabane venait d'être détruite. Selon le responsable associatif, "cela montre bien que les solutions proposées ne leur conviennent pas", que ce soit le départ dans l'un des 102 Centres d'accueil et d'orientation (CAO) de France, dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) de 1.500 places installé dans la partie nord du bidonville ou dans l'une des 50 tentes de la Sécurité civile. "Ces huit Iraniens se sont cousu la bouche parce que leur cabane venait d'être détruite", a abondé François Guennoc, de l'association L'Auberge des migrants. Selon L'Humanité, ils ont été parmi les premiers expulsés de leur modeste logement.