Cadarache : une enquête préliminaire ouverte

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Cette enquête doit permettre de faire toute la lumière sur la découverte de dizaines de kilos de plutonium lors de travaux.

Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert vendredi une enquête préliminaire, à partir du procès-verbal que lui a fait parvenir l'Autorité de sûreté nucléaire à la suite del'incident survenu sur le site nucléaire de Cadarache. Sur ce même dossier, le réseau "Sortir du nucléaire" a annoncé vendredi avoir déposé plainte contre X auprès du parquet de Marseille "pour exploitation en non-conformité à la réglementation d'une installation nucléaire de base et mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

L'affaire a éclaté mercredi : l'Autorité de sûreté nucléaire a décidé de classer en incident de niveau 2, sur une échelle qui en compte 7, la découverte de la présence d'une quantité plus importante que prévu de résidus de plutonium sur le site du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône.

Pendant de nombreuses années, des poussières radioactives se seraient progressivement accumulées dans des recoins totalement inaccessibles, à l'intérieur des 450 "boîtes à gants", ou compartiments étanches, servant à manipuler le combustible. Environ 150 boîtes à gants, soit un tiers du total, avaient été démantelées en juin, lorsque les responsables ont constaté que les résidus de plutonium atteignaient 22 kg, au lieu des 8 kg qu'ils avaient prévus de trouver répartis dans les 450 boîtes à gants. Au total, les dépôts pourraient s'élever à 39 kg selon une nouvelle estimation du CEA qui ne s'est décidé à révéler cette affaire que le 6 octobre dernier.

Le réseau "Sortir du nucléaire" exige de savoir "la quantité exacte de plutonium stockée sur le site et dans quelles conditions" et "les raisons pour lesquelles l'exploitant a tardé à alerter l'autorité de contrôle".