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M.B.
Tareq Oubrou a estimé, mardi sur Europe 1, que les mesures anti-burkini prises par certaines communes devaient éviter de "crisper" la société.
INTERVIEW

Rarement un maillot de bain aura suscité de telles réactions. Le burkini, qui couvre le corps de la tête aux pieds et est utilisé par certaines femmes musulmanes pour aller à la plage, ne cesse de faire polémique. Et a même été interdit dans plusieurs villes françaises, comme Cannes ou Sisco, en Corse. Pour Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux, le sujet de cette interdiction est très sensible. "Il faudrait éviter de généraliser les réponses", estime le responsable religieux au micro d'Europe 1, mardi. "C'est en fonction des situations, du contexte."

"Libres de s'habiller comme ils l'entendent". Dénonçant un "climat émotionnel très chargé" après les attentats terroristes récents, Tareq Oubrou appelle à tenir "des paroles d'apaisement". "Il faut trouver des solutions de compromis, sans crisper une société qui l'est déjà." L'imam, conscient de marcher sur des œufs, rappelle que "si l'on s'en tient au droit, les gens sont libres de s'habiller comme ils l'entendent, tant que leur comportement ne trouble pas, ne contrevient pas à l'ordre général de la société". 

"Phénomène de crispation". Dans tous les cas, Tareq Oubrou a sous-entendu qu'il ne s'agissait pas là du problème principal d'une société française confrontée à des tensions entre les communautés. "Il faut comprendre ce que ce phénomène de crispation indique comme mal-être, ne pas se contenter d'un traitement symptomatique", a-t-il estimé.