Burkini : "du même acabit que si les femmes veulent se baigner topless"

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A.H.
Plusieurs villes côtières ont d'ores et déjà interdit le port du burkini sur leurs plages. Si la question divise, elle appelle aussi à d'autres interrogations.
INTERVIEW

"Je rappelle que la France est un pays de liberté et que jusqu'à présent, on pouvait se vêtir comme on le souhaitait". Sur Europe 1 jeudi matin, Fatiha Gas, l'une des signatures de l’Appel des 41 musulmans du JDD, est revenue sur la polémique du burkini, qui agite les plages de France depuis quelques jours.

"Un amalgame". Si elle affirme n'être "pas forcément pour le burkini", Fatiha Gas voit tout de même dans cette interdiction "un amalgame". "Si les femmes souhaitent se baigner en burkini, pour moi c'est du même acabit que celles qui souhaitent se baigner topless", affirme la directrice du Campus de l’ESIEA, une école d'ingénieurs à Paris. Pour elle, il faut surtout relativiser cette polémique, car les femmes ainsi vêtues pour se baigner ne sont "pas si nombreuses".

Une situation "exacerbée" par les tensions. Malgré tout, Fatiha Gas comprend la réaction des municipalités. "Aujourd’hui, la situation est un peu exacerbée parce qu’il y a des tensions, parce que [le burkini] rappelle à certains l’islamisme. C’est interprété par certains comme une provocation, comme du communautarisme", affirme-t-elle. "Mais est-ce que c’est la première année que les femmes se baignent en burkini ? Le burkini est apparu est 2004. C’est le contexte, la conjoncture des événements qui fait qu’on en a parlé", assure Fatiha Gas.

Pour cette musulmane, une question plus essentielle découle de cette polémique : "Est-ce que c’est le choix des femmes ou est-ce que ça leur est imposé par leur communauté ? Il faut vraiment s’interroger sur la possibilité des femmes, aujourd’hui, de choisir leur religion, leur tenue et ce qu’elles souhaitent faire".

Chèvenement pressenti à la tête de la Fondation pour l'islam de France ? 

Fatiha Gas a par ailleurs "regretté" le choix de Jean-Pierre Chevènement - un non-musulman - pour prendre la tête de la Fondation pour l'islam de France. "On a l’impression qu’il n’y a pas de musulman valeureux, compétent pour prendre la tête de cette fondation. Honnêtement, je regrette ce choix", déplore la directrice. "J’aimerais que ce choix soit à nouveau débattu avec des musulmans pour réfléchir à quelqu'un d'un peu plus opportun."

Ecoutez l'interview en intégralité :


Fatiha Gas : "Appeler les Musulmans à la...par Europe1fr