Accident de Brétigny : la SNCF mise en examen

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avec AFP , modifié à
La SNCF a été mise en examen jeudi pour homicides et blessures involontaires dans l'enquête sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny.

Après RFF, c'est au tour de la SNCF d'être mise en examen pour "homicides involontaires" dans le déraillement d'un train Paris-Limoges qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés, le 12 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge. Ces poursuites visent à éclaircir les causes et les responsabilités de l'accident ferroviaire le plus grave en France depuis 25 ans. "Elle était attendue, annoncée et elle est classique dans ce genre de catastrophes", a déclaré à la presse l'avocat de la SNCF Emmanuel Marsigny.

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Un déraillement à 137 km/h. Ce vendredi 12 juillet 2013, jour de départs en vacances, 385 personnes étaient à bord du train Intercités 3657 Paris-Limoges. Elles quittaient la gare d'Austerlitz à 16h53 pour une arrivée prévue à destination à 20h05. Mais à 17h11, alors qu'il aborde la gare de Brétigny, le train déraille à 137 km/h. Deux voitures se retrouvent couchées sur les rails, une troisième balaie le quai sur lequel attendent de nombreux voyageurs.

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Mis en cause par un rapport... Ces deux mises en examen font suite à la publication début juillet d'un rapport d'experts judiciaires, qui avaient conclu que le basculement d'une éclisse, sorte d'agrafe métallique reliant deux rails, était à l'origine de l'accident. Les experts avaient également sévèrement mis en cause les règles de maintenance. Selon le rapport, "de très nombreuses lacunes" avaient été relevées dans le suivi et la traçabilité des opérations sur le site de Brétigny-sur-Orge.

... RFF et la SCNF vont pouvoir se défendre. A présent, RFF et la SNCF vont pouvoir avoir accès au fameux rapport des experts judiciaires. "C'est une étape importante qui va permettre à la SNCF d'avoir accès au dossier", a d'ailleurs souligné Me Marsigny. "Il est important de comprendre le mécanisme qui a engendré le retournement de cette éclisse. C'est un événement inédit qui ne s'était jamais produit."

Depuis l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet d'Evry, la SNCF attendait cette mise en examen pour avoir une meilleure compréhension de la catastrophe. Il appartient désormais aux deux entreprises de demander une contre-expertise si elles sont en désaccord avec les conclusions des experts. "On va pouvoir analyser tout ça et apporter des réponses aux magistrats instructeurs et aux familles", a dit Me Marsigny. "La SNCF a toujours dit qu'elle assumerait ses responsabilités et il est important de pouvoir participer à l'enquête."

Des débats qui s'annoncent contradictoires. Cette nouvelle étape dans l'instruction de l'accident était également attendue par les victimes et leurs familles. "Cela va permettre de rentrer dans un débat contradictoire", se réjouit Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac). Selon lui, "il va être intéressant d'entendre les réponses de la SNCF et de RFF".