Brest : une centaine d'agriculteurs s'en prend à des grandes surfaces

L'action des agriculteurs visait à "commencer à mettre la pression et faire passer un message" (images d'archives)
L'action des agriculteurs visait à "commencer à mettre la pression et faire passer un message" (images d'archives) © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Une centaine d'agriculteurs a déversé des remorques de détritus, de palettes et de légumes sur les parkings et les entrées de plusieurs grandes surfaces de Brest, mercredi soir.

Une centaine d'agriculteurs s'en est pris mercredi soir à des grandes surfaces de la région de Brest (Finistère), déversant des remorques entières de détritus sur les parkings, a indiqué la police.

"Voleurs", "Rendez le pognon". "Ils ont tout saccagé, je ne sais pas s'ils pourront rouvrir demain", a indiqué la police, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation. "Ils avaient masqué les plaques d'immatriculation de leurs tracteurs et étaient cagoulés", selon la même source.  Les agriculteurs s'en sont pris à un Géant Casino et un Carrefour de Brest, ainsi qu'à un Lidl, à Plabennec, une commune non loin. Ils ont déversé des remorques entières de détritus dont des pneus, de la paille, des palettes, des légumes ou encore du lisier, sur les parkings et les entrées. "Voleurs", "Rendez le pognon", ont-ils aussi écrit sur certains murs.

Un contexte de négociations. Ces actions, qui ont débuté vers 21 heures et se sont achevées un peu avant minuit, sont intervenues alors que le gouvernement a présenté mercredi un projet de loi censé mettre fin à la guerre des prix entre distributeurs, et redonner un peu d'air aux agriculteurs. Elles ont eu lieu aussi alors que des négociations commerciales sont en cours entre les secteurs de la distribution, de l'agroalimentaire et les producteurs agricoles.

"Mettre la pression et faire passer un message". "Nous ne sommes pas là pour casser le magasin, ce ne serait pas bon en terme d'image, mais pour commencer à mettre la pression et faire passer un message, celui d'un métier en perpétuelle promotion. On sent qu'on est un peu floués", avait lancé à ses troupes Loïc Guines, président de la FDSEA d'Ille-et-Vilaine.

"Certains agriculteurs sont résignés et ne croient plus aux belles paroles, mais la colère peut monter et des blocages ne sont pas à exclure dans les prochaines semaines", avait-il annoncé. Dimanche soir, plusieurs dizaines d'agriculteurs s'en étaient déjà pris à des grandes surfaces du Finistère.