Braquage d'Orly en 2011: 18 ans de réclusion criminelle contre le cerveau présumé

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Un convoyeur de fond avait trouvé la mort lors du braquage. 

Serge Veron, le cerveau présumé du commando ayant braqué un dépôt de fonds d'Orly en 2011 lors duquel un convoyeur avait trouvé la mort, a été condamné vendredi soir à 18 ans de réclusion criminelle devant les assises du Nord à Douai. Toujours en fuite, l'un de ses complices, David Gras, a pour sa part écopé de la peine la plus lourde: 25 ans de réclusion criminelle, alors qu'un troisième protagoniste, Jérémy Rousseau, a été condamné pour "complicité" à 12 ans de réclusion criminelle. D'autres accusés ont été acquittés de toute participation aux vols avec arme qui leur étaient reprochés, mais déclarés coupables du délit d'association de malfaiteurs, et condamnés à des peines situées entre 8 et 13 ans d'emprisonnement. Lors de son réquisitoire mardi, l'avocat général avait notamment demandé entre 25 et 30 ans de prison à l'encontre de Serge Veron et David Gras, accusés d'être les principaux protagonistes de plusieurs braquages, dont le principal et le plus récent, celui d'Orly.

"Meurtre en bande organisée". Le 21 septembre 2011, des assaillants avaient attaqué à l'explosif un centre-fort où la société de transport de fonds Témis entrepose de l'argent liquide, tuant un convoyeur et empochant 8,2 millions d'euros. "Chef d'orchestre" et "artificier" du braquage d'Orly, selon l'avocat général, Eric Bedos, Serge Veron, 49 ans, était notamment poursuivi pour "meurtre en bande organisée". Il est le seul accusé à avoir reconnu sa participation directe aux faits d'Orly. Lors de ce procès fleuve entamé le 6 juin et dans lequel dix-neuf personnes étaient jugées, il a présenté ses excuses à la famille de la victime, Giuseppe Di Carlo, 54 ans, mort dans l'explosion de la porte du centre-fort.

"Nous croyons à l'unicité de cette équipe". "Malgré les excuses répétées, la famille n'entend pas accorder son pardon à Serge Veron, mais cette attitude est un premier pas pour la famille vers la résilience", avait affirmé Me Corinne Matouk, avocate de la famille de la victime, lors de sa plaidoirie. Le "niveau de compétence" nécessaire pour ce type d'attaques "sophistiquées" impose une "équipe restreinte et formée des mêmes membres qui gardent les mêmes rôles", a souligné de son côté l'avocat général, lors de ses réquisitions de près de 10 heures.  "Nous croyons à l'unicité de cette équipe", avait-il insisté alors que la plupart des accusés ont affirmé tout au long de ce procès ne pas se connaître.