Boues rouges : "Royal fait le contraire de ce qu’il faut faire"

A Gardanne, des résidus de bauxite produisant des boues rouges sont stockés sous forme solide.
A Gardanne, des résidus de bauxite produisant des boues rouges sont stockés sous forme solide. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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Nathalie Chevance et T.M. , modifié à
Dans l'affaire des boues rouges, le préfet des Bouches-du-Rhône vient de donner son feu vert à l'usine Alteo pour qu'elle continue d'exploiter son site, contre l'avis de Ségolène Royal. Même les écologistes défendent l'industriel.

C'est un dossier qui pollue, au propre comme au figuré, l'environnement des Calanques de la Méditerranée. L'usine Alteo, gros producteur d'alumine, a été autorisée à continuer son exploitation du site, malgré l'avis contraire de Ségolène Royal. A Gardanne, où l'usine est implantée, le sujet est ultra-sensible. Car il y a 700 emplois à la clé : 400 personnes sont en effet salariées sur le site de Gardanne et 300 travaillent pour des sous-traitants.

"Il ne faut pas être jusqu'au-boutiste". La direction d'Alteo a finalement décidé de jouer le jeu, c'est-à-dire de tester pendant six ans de nouvelles technologies pour que les rochers polluent le moins possible, avec des contrôles transparents. Une dynamique industrielle et une volonté qu'il ne faut surtout pas briser, selon le député écologiste des Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert, qui dénonce la position de Ségolène Royal. "C'est bien dommage, elle fait le contraire de ce qu'il faut faire", estime l'élu au micro d'Europe 1. "Certaines personnes influencent directement Mme Royal. J'en ai un peu marre de me battre contre ceux qui font semblant d'être écologistes. Je le regrette, car c'est au détriment de notre pays, de notre économie. Il ne faut pas être jusqu'au-boutiste. On a énormément progressé sur ce dossier, et là, on a six ans pour réussir. On aura le développement économique et la protection de l'environnement, et en plus, on déploiera de nouvelles technologies quand on pourra exporter", prévoit François-Michel Lambert.

Plus de 20 millions de tonnes déjà déversées. Depuis cinquante ans, plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été déversées en Méditerranée, à sept kilomètres des côtes, sans que personne ne s'en préoccupe vraiment. Aujourd'hui, ce ne sont plus que des effluents liquides, qui pour l'instant, c'est vrai, ne répondent toujours pas aux limites règlementaires.