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Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo
A Luynes, une nouvelle maison d'arrêt vient de voir le jour pour lutter contre la surpopulation carcérale, avec la promesse d'un seul détenu par cellule. Mais les 900 places prévues sont déjà insuffisantes.
REPORTAGE

A peine sortie de terre, elle est déjà surpeuplée. A Luynes dans les Bouches-du-Rhône, une nouvelle maison d'arrêt vient de voir le jour, pour répondre au problème de surpopulation carcérale. Un bâtiment ultra-moderne de 900 places avec douches et toilettes individuelles et surtout la promesse d'un seul détenu par cellule de neuf mètres carrés. Mais le contrat est loin d'être rempli. 

"Il n'y aura jamais assez de place". Les 40 premiers détenus sont arrivés il y a quelques jours, et les 40 prochains devraient prendre leurs quartiers dans les prochains jours. Et déjà, l'administration pénitentiaire a fait installer des lits superposés au lieu des lits simples initialement prévus. "A long terme, on va se retrouver avec trois détenus par cellule et un matelas au sol. Il n'y aura jamais assez de place", prévient Cyril, surveillant pénitentiaire à la maison d'arrêt de Luynes. Une surpopulation qui entraîne des problèmes de sécurité. "Quand il faut faire les fouilles sécuritaires, c'est super compliqué", témoigne le surveillant au micro d'Europe 1. "Et il va falloir également supporter les sautes d'humeur des détenus, parce que forcément, deux personnes dans neuf mètres carrés, ça rend vite dingue", explique-t-il.

Le manque de surveillants. Des problèmes de sécurité qui sont aggravés par un manque d'effectifs dans les rangs des fonctionnaires. "Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a pas assez de surveillants", lâche Cyril, un peu dépité. "Sur le plan pécuniaire, les salaires ne sont pas attractifs", ajoute Cyril Antolin, délégué régional du syndicat pénitentiaire de surveillants (SPS), pour qui les "quinze jours de grève de l'hiver dernier n'ont pas changé grand chose". Mais les salaires ne sont pas la seule problématique à régler : "je prends l'exemple d'Aix, ça va devenir le troisième établissement pénitentiaire de France, et rien n'a été prévu pour l'accès au logement des futurs surveillants". Et la situation ne risque pas de s'améliorer : la nouvelle maison d'arrêt devrait être capable d'accueillir près de 1.500 détenus à long terme.