Bordeaux, Lyon et Nantes testent les publicités éphémères sur les trottoirs

Désormais, la publicité va s'afficher sous vos pieds.
Désormais, la publicité va s'afficher sous vos pieds. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Depuis lundi et pendant près d'un an et demi, Bordeaux, Lyon et Nantes expérimentent sur leurs trottoirs les publicités éphémères. 

Les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes testent depuis lundi les marquages publicitaires biodégradables éphémères sur les trottoirs, pour une durée d'un an et demi, selon un décret publié dimanche au Journal officiel. L'expérimentation "déroge à plusieurs règles du code de la route et du code de l'environnement", souligne le décret puisque ces codes "interdisent d'apposer des marquages publicitaires sur les trottoirs". D'ailleurs, ces publicités expérimentales sont fortement encadrées, des matériaux utilisés jusqu'à leurs emplacements.

Des publicités très encadrées. 

  • Les publicités éphémères doivent être écologiques puisque le décret précise qu'elles sont réalisées "par projection ou application, à travers un pochoir, avec de l'eau ou des peintures biodégradables à base aqueuse ou à base de craie comportant un traitement antidérapant".
  • Ces publicités ne peuvent pas rester visibles plus de dix jours consécutifs sur les trottoirs.
  • La taille des marquages est également encadrée : elle ne doit pas excéder 2,50 m² de superficie, indique le décret.
  • Ces publicités doivent par ailleurs être espacées les unes des autres d'au moins 80 mètres.
  • L'expérimentation dure un an et demi dans les trois villes. 
  • Enfin, ces marquages à des fins publicitaires ne doivent pas diminuer les caractéristiques d'adhérence du sol. 

 

Un rapport sur d'éventuels accidents. Une évaluation aura lieu tous les six mois pendant la période d'expérimentation dans les trois agglomérations. Elle sera complétée par un rapport final qui devra préciser le nombre de commerçants, artisans et annonceurs en ayant fait usage. Ce rapport devra également indiquer "la mesure d'un éventuel lien entre accidents de la route et présence des marquages sur les trottoirs", un "éventuel lien" avec des chutes de passants sur les trottoirs concernés, l'opinion des riverains ou encore "les différentes techniques employées au regard notamment de l'effacement ou de la disparition effectifs des marquages au bout de dix jours".

Suspension de l'expérimentation possible. "En fonction des circonstances, le ministre chargé de l'Économie, le ministre chargé de l'Environnement et le ministre chargé de la sécurité routière peuvent à tout moment, par arrêté conjoint, suspendre l'expérimentation, ou y mettre un terme", ajoute le décret.

Bordeaux dénonce une "pollution visuelle inutile"

Dans un communiqué, la mairie de Bordeaux déplore que "les élus et administrations de la Ville de Bordeaux et de Bordeaux Métropole n'ont, à aucun moment, été consultés ou informés en amont de cette décision". Elle informe avoir "régulièrement opposé un refus à des demandes de ce type émanant d'annonceurs ou de commerçants considérant que cela constituait une pollution visuelle inutile", s'appuyant en cela "sur son règlement local de publicité". "La ville de Bordeaux demeure donc dans l'attente de précisions quant à l'utilité d'une telle décision et des conditions de son application", ajoute la mairie.