Bloqués sur la route, ces automobilistes se sentent "pris au piège"

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Benjamin Peter, avec A.H. , modifié à
TÉMOIGNAGES - Si certains automobilistes bloqués sur l'A9 et l'A750 ont été secourus dans la soirée, d'autres ont passé la nuit dans leur voiture, avec parfois des enfants en bas âge à bord.
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Comme lors du dernier épisode neigeux, des centaines d'automobilistes se sont retrouvés pris au piège, dans la nuit de mercredi à jeudi. Dans l'Hérault, environ 2.000 personnes ont été hébergées dans 35 centres ouverts pour les accueillir dans l'Hérault, dont 500 à Gignac situé à 30 kilomètres au nord-ouest de Montpellier. Notre reporter a passé la nuit dans l'une des trois salles mises à disposition par la mairie.

"On a dormi par terre". Jérôme est arrivé dans la nuit avec sa femme et ses enfants dans la nuit. Bloqués sur l'A750, ils ont été secourus par les pompiers. "Quand la nuit est arrivée, on a décidé de partir avec les pompiers. Ils sont arrivés en sens inverse sur la route, et ils nous ont emmenés ici", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "On s'est installés dans le théâtre pour dormir. On avait des couvertures pour que les enfants ne dorment pas à même le sol. Mais nous, on a dormi par terre", ajoute ce père de famille, qui explique avoir réussi à fermer l’œil seulement une heure.

"Certains ont dormi sur des chaises". Beaucoup ont échoué à Gignac car ils tentaient d'éviter l'A9, complètement bloquée depuis le début de l'après-midi, mercredi. Georges a sillonné les petites routes avant de se retrouver dans ce gymnase, où lui non plus n'a pas très bien dormi. "J'ai les reins cassés. Et encore, moi j'ai de la chance, car certains ont dormi sur des chaises", décrit-il. Jeudi matin, cet automobiliste s'agace surtout du manque d'informations. "On ne sait rien. Est-ce qu'on doit partir, pas partir ? Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas de sableuses ! Je n'ai croisé aucun tracteur, aucun tractopelle pour déneiger", déplore-t-il au micro d'Europe 1. 

"On se sent vraiment pris au piège". Si la nuit a été difficile pour Georges, Jérôme et leurs familles, certains ont eu encore moins de chance. Anthony, par exemple, est toujours bloqué au kilomètre 98 sur l'A9 jeudi matin. Ses deux jeunes enfants, âgés de deux et quatre ans, ont passé la nuit à ses côtés, dans la voiture. "On est partis à 11h hier, et depuis 15h30 on ne bouge plus du tout. Ça devient vraiment préoccupant, d’autant que les pompiers qui devaient m’envoyer une ambulance à 18h45 m’expliquent que c’est très compliqué d’accéder à la zone pour nous apporter des provisions", explique-t-il. "Hormis la protection civile qui nous a apporté des biscuits et des bouteilles d’eau pour les enfants, on n’a rien. On se sent vraiment pris au piège, et ça devient très long. Les enfants se réveillent toutes les dix minutes, ils pleurent, ils se demandent où ils sont. Ils n’ont plus mangé depuis 17h. J’aimerais vraiment qu’on vienne nous porter secours pour que les petits puissent sortir de cet enfer…", confie-t-il.

"On n'a plus beaucoup d'eau". Même galère pour Aude et son mari. "On a un bébé, un petit garçon de sept ans et trois chiens. On avait les biberons et ce qu’il fallait pour manger, donc pour l’instant ça va. Mais on n’a plus beaucoup d’eau. Depuis hier soir, on n’a pas d’informations en dehors de ce qu’il se dit à la radio", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.  

Jeudi matin, il ne neige plus dans la région de Gignac. Le temps s'est radouci, faisant espérer une amélioration des conditions de circulation dans les prochaines heures.