Entre blocages partiels ou complets, le mouvement semble se durcir dans les facs. Photos d'illustration. 2:46
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Virginie Salmen, Aude Vernuccio avec AFP
En France, six universités sont totalement à l'arrêt, d'autres partiellement, soit au total une vingtaine de sites universitaires. Un nombre en augmentation par rapport à la semaine dernière.

Les blocages de facultés se propagent. Dans les universités du territoire, on dénombrait mardi midi 20 sites bloqués sur 400 en France, ce qui ne veut pas dire la totalité d'une université. Néanmoins, le nombre est en large augmentation. Il y en avait moitié moins la semaine dernière. 

A Paris. Dans le détail, à Paris, six sites universitaires sont en situation de blocage : Jussieu depuis mardi matin, le site Censier de la Sorbonne Nouvelle depuis lundi, et depuis plusieurs jours, Tolbiac, Clignancourt et Saint-Denis. S'y ajoute une grande école du cœur de la capitale, l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), située boulevard Raspail. L'établissement est bloqué depuis mardi matin.

En province. En régions, une quinzaine de sites sont touchés. Des assemblées générales sont organisées dans un certain nombre de sites depuis mardi matin. A Lille, par exemple, la poursuite de la grève a à nouveau été votée mardi et les étudiants ne réclament plus 10/20 aux examens mais 12 pour tout le monde. A Nantes, la fac de droit a été bloquée par des étudiants d'autres filières, en lettres et en langues, parce qu'on leur demandait de rattraper leurs cours dans les locaux de la fac de droit. Un des deux campus de Rennes 2 et le site de la Victoire à Bordeaux sont également touchés.

 

Les universités Paul-Valéry à Montpellier, Jean-Jaurès à Toulouse depuis et et Paris-8 en région parisienne, sont elles totalement bloquées. Au total, sur 75 facultés en France, six sont totalement bloquées, sur 20 sites différents. 

 

Nanterre sous le choc de l'évacuation de lundi par les CRS

A Nanterre, les CRS sont intervenus lundi pour évacuer un amphi. Sept personnes ont été interpellés. Si le président a considéré que ce mouvement n'avait rien à voir avec la réforme de l'université, l'intervention des forces de l'ordre a alourdi l’atmosphère dans l'université. Mardi, les amphis avaient rouvert leur porte sous surveillance. Etudiants, profs et personnels qui ont pour certains aussi rejoint le mouvement se sont réunis en assemblée générale.

Une enseignante, témoin des évacuations et interpellations de lundi, a témoigné au micro d'Europe 1 : "Ils nous ont encerclés, nous ont interdit de bouger et ont commencé à sortir les étudiants qui étaient assis par terre en rond. Ils les ont traînés, certains étaient à trois dessus. Nous, les profs, on criait qu'ils allaient les étouffer. Se dire que pendant une heure et demie, on assiste impuissant à la scène de nos étudiants en train de se faire taper, je ne pensais même pas ça imaginable dans une fac en 2018."