Blocage des prisons : les familles de détenus excédées

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© Thomas SAMSON / AFP
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Hadrien Bect, édité par R.Da.
À Fresnes, la grève des gardiens de prison a conduit à une suspension des activités, de la promenade et même des heures de parloirs. Au grand dam des proches de détenus.
REPORTAGE

La grève des surveillants de prison se poursuit, avec des répercussions directes sur les familles des détenus. Mercredi après-midi, à Fresnes, certains grévistes ont ainsi tenté d'empêcher la tenue des parloirs. Le reporter d'Europe 1 a pu assister à la scène.

Intervention des CRS. D'un côté, une vingtaine de surveillants bloquent l'unique porte d'accès au parloir. Sur le trottoir d'en face, des frères, des épouses, des mères, excédés, comme Monique qui apporte un sac de linge propre à son fils. "Ça n'est plus possible. Regardez-ce qu'ils nous font. On peut repartir", déplore-t-elle devant la foule des grévistes qui répète : "Pas de parloir aujourd'hui". Au bout de quelques minutes, les manifestants sont délogés par les CRS.

"C'est trop !" Avec la grève, les conditions de vie du mari de Mila, détenu à Fresnes depuis un an, se sont dégradées. "Il n'a la douche que trois fois par semaine, et là il n'y a plus du tout de douche", pointe-t-elle. "D'habitude, ils ont sport. Maintenant il n'y a plus d'activités. La promenade est bloquée, ce qui ne fait qu'empirer les choses, et on les prive de voir leur famille, c'est trop !". Pourtant, Mila dit comprendre le mouvement des surveillants, mais il faut que ça se calme dit-elle, "sinon ça risque de péter".