Bison Futé en voie de disparition

Les CICR, l'équivalent régional du Centre national d'information routière, au nombre de sept en France, vont bientôt disparaître.
Les CICR, l'équivalent régional du Centre national d'information routière, au nombre de sept en France, vont bientôt disparaître. © DAMIEN MEYER / AFP
  • Copié
Walid Berrissoul et T.M. , modifié à
Les Centres régionaux d'information routière (CRIR), qui annoncent les bouchons depuis quarante ans, fermeront d'ici mai prochain.

La révolution numérique va-t-elle tuer Bison Futé ? Les Centres régionaux d'information routière (CRIR) sont en train de fermer leurs portes, avec à la clé, donc, la perte de cette invention des années 1970.

Les applications mobiles ont la cote. Car à force d'utiliser les nouvelles applications telles que Waze, Google, Tom-Tom, les automobilistes laissent tomber Bison Futé. Europe 1 a fait le test, avec des chauffeurs de moto-taxi. Entre une application mobile et les services de Bison Futé, le constat est assez cruel. "Ce n'est pas hyper fiable. Là, par exemple, Bison Futé dit que c'est vert aux Champs-Elysées, et là, il y a du rouge partout. Ils sont informés après les applications, cela paraît assez logique. La différence est notable. On ne se sert jamais de Bison Futé", assure un chauffeur.

Plus difficile d'anticiper les bouchons ? L'Etat a fait le même constat. Il estime que les fonctionnaires des Centres d'informations routières seront plus utiles ailleurs. Mais en cas de crise, il sera plus difficile d'anticiper les bouchons et d'avertir les automobilistes bien avant qu'ils ne prennent la route, s'inquiète Gérard Costil, du syndicat Force ouvrière. "Il n'y a plus du tout de coordination du trafic dans ce pays. Chacun gère son propre réseau. Pour les usagers, ce sont des bouchons multipliés. Et on pourra s'envoyer de plus en plus de messages pour dire 'à tel endroit, attention, je suis bloqué depuis deux heures'", explique-t-il.

Bientôt une application Bison Futé. A cela, le gouvernement répond que les informations seront toujours collectées sur le terrain, entre les capteurs, la vidéosurveillance et les patrouilles. Sauf que tout cela, désormais, sera centralisé et diffusé via une application mobile. Une application Bison Futé, qui sera, promet-on au ministère des Transports, au moins aussi performante que toutes celles qui existent déjà.