Bernard Tapie à Bruxelles pour contester une saisie de biens en Belgique

  • Copié
avec AFP , modifié à
Bernard Tapie a contesté mercredi devant la justice belge la saisie de ses biens dans le pays, ordonnée dans le cadre du remboursement de sa dette envers la France.

Bernard Tapie a contesté mercredi devant un tribunal de Bruxelles une saisie de biens en Belgique ordonnée dans le cadre du remboursement de sa dette envers l'État français dans un litige vieux de 25 ans avec l'ex-Crédit Lyonnais, selon des médias belges. L'ancien député européen et ancien ministre, dont les apparitions publiques sont rares depuis la révélation fin septembre de son cancer de l'estomac, s'est présenté devant le juge des saisies de Bruxelles avec ses avocats belges.

Condamné à rembourser 400 millions d'euros. Il y contestait la saisie des comptes de sa société GBT Holding établie en Belgique, a précisé le quotidien belge La Dernière heure. Le 18 mai, Bernard Tapie, âgé de 74 ans, avait été définitivement condamné à rendre l'intégralité des plus de 400 millions d'euros obtenus en vertu d'un arbitrage privé en 2008. Cette somme lui avait été accordée dans le cadre de son litige avec l'ex-banque publique Crédit lyonnais (aujourd'hui rebaptisée LCL et intégrée au groupe Crédit agricole) sur la revente de l'équipementier Adidas en 1993. L'arbitrage privé, contesté par l'État français par l'intermédiaire du CDR (organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais), a été annulé par la justice française en 2015.

Violations du droit européen ? À l'occasion de cette audience mercredi à Bruxelles, il a été demandé au juge belge de "poser une question préjudicielle" à la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur de présumées "violations du droit européen" par le Crédit lyonnais, selon les médias. Bernard Tapie, interrogé par la chaîne de télévision publique RTBF, a dit souhaiter de la justice belge qu'elle "mette un point d'honneur à interroger le droit européen pour savoir si ce qui a été fait a été bien fait ou pas". Marqué par le traitement de son cancer, il s'est toutefois montré combatif, voire virulent, à l'audience, selon les médias présents. Il a accusé le Crédit lyonnais d'avoir "volé" le contribuable et l'État français d'avoir "mis le couvercle sur la marmite". Le juge des saisies rendra sa décision dans les semaines à venir.