Bébé enlevé à la maternité : la ravisseuse n'ira pas en prison

L'avocat général avait requis cinq ans de détention dont trois avec sursis. Photo d'illustration.
L'avocat général avait requis cinq ans de détention dont trois avec sursis. Photo d'illustration. © AFP
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avec AFP
Cette femme de 33 ans comparaissait libre depuis mercredi pour "enlèvement", "séquestration" d'un mineur et "administration de substance nuisible".

Elle avait brièvement enlevé un nourrisson dans une maternité du Val-d'Oise en 2013. Une trentenaire en mal d'enfant a été condamnée vendredi à cinq ans de détention dont quatre avec sursis, lui permettant de rester libre. "Je ne supporterai pas la prison", avait-elle sangloté face à la cour quelques heures avant le verdict. Elle s'était ensuite tournée vers les parents du bébé pour leur demander "pardon".

"Assignée à résidence sous surveillance électronique". Cette femme de 33 ans comparaissait, libre, depuis mercredi devant la cour d'assises du Val-d'Oise pour "enlèvement", "séquestration" d'un mineur et "administration de substance nuisible", le tout avec "préméditation". La cour a prononcé une peine de cinq ans de prison dont quatre avec sursis et lui a imposé cinq ans de suivi socio-judiciaire, en l'obligeant à voir un psychologue. L'avocat général avait requis cinq ans de détention dont trois avec sursis, en soulignant que l'accusée avait déjà exécuté l'équivalent de deux ans ferme en ayant été assignée à résidence sous surveillance électronique dans l'attente de son procès. Il avait soulevé qu'elle avait "peut-être elle-même cru à son mensonge".

Elle s'était fait passer pour un membre du personnel. Début 2013, la jeune femme s'invente une grossesse. Elle accumule vêtements de bébé et échographies trouvées sur Internet. Le 18 novembre 2013, elle se rend à l'Hôpital privé nord parisien de Sarcelles, ôte le tchador qui lui couvre d'ordinaire les cheveux, enfile un masque médical et une charlotte pour se faire passer pour un membre du personnel. Elle entre dans la chambre d'une jeune mère et la convainc d'avaler des comprimés - des somnifères - avant de prendre sa fille de quatre jours. Le bébé est retrouvé moins d'une heure plus tard, l'accusée ayant elle-même appelé les secours en évoquant confusément un accouchement à domicile.