Bar-le-Duc : plus de 1.000 antinucléaires manifestent, trois personnes interpellées

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Plus de 3.000 personnes ont participé à la manifestation selon les organisateurs. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Les manifestants défilaient contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Des casseurs s'en sont notamment pris à des agences bancaires. 

Plus d'un millier d'opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse, manifestaient samedi après-midi à Bar-le-Duc "contre la poubelle nucléaire", un cortège se voulant "festif" mais perturbé par une centaine de personnes cagoulées ayant cassé quelques vitrines.

Plus de 3.000 personnes selon les organisateurs. Encadré par plusieurs tracteurs, le cortège de 1.000 personnes selon la préfecture, plus de 3.000 selon les organisateurs, s'est élancé en musique peu avant 14h30 pour rejoindre la place Reggio, située en face de la préfecture. "Cette manifestation, c'est la preuve de notre détermination, de notre réunion aussi", a affirmé devant la presse Jean-Marc Fleury, président de l'association des élus opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs, co-organisatrice avec des collectifs locaux de cette journée "contre la poubelle nucléaire". 

Mais peu de temps après le démarrage de la manifestation, environ 150 personnes, selon la préfecture, vêtues de noir et cagoulées sont apparues dans le milieu du cortège et ont cassé les vitrines d'une société de BTP et d'une société d'expertise et tagué des murs. Les casseurs s'en sont ensuite pris à deux agences bancaires où ont eu lieu de brefs heurts avec des CRS et des gendarmes mobile, contre lesquelles ont été lancées des pierres et des fumigènes. 

Six blessés du côté des forces de l'ordre. "Trois personnes ont été interpellées pour des violences contre les forces de l'ordre, des dégradations et des jets de pierre", a indiqué Muriel Nguyen, préfète de la Meuse, ajoutant qu'il y avait eu six blessés côté forces de l'ordre et un blessé léger côté manifestants. Les commerces de Bar-le-Duc avaient été fermés par précaution.

"Il y a une façon de lutter qui est la leur. Ils sont cagoulés, ils cassent des vitrines ciblées, on ne peut pas maîtriser tout ça. Je ne suis pas dans l'approbation, je suis dans la compréhension", a réagi Jean-Marc Fleury. Des CRS ont pris position devant d'autres vitrines placées sur le chemin du cortège et fermé les volets d'habitations, tandis que la manifestation poursuivait son avancée sans autre violence. Cette manifestation, quatre mois après l'évacuation du bois Lejuc à côté de Bure, se voulait avant tout "festive".

Des bus venus de toute la France. Des branches d'arbre sont accrochées aux sacs à dos, ceintures, poussettes, tracteurs... pour "symboliser le bois Lejuc", site retenu par l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) pour y mener des forages exploratoires. Occupé depuis l'été 2016, le bois a été évacué par 500 gendarmes le 22 février à l'aube.

Le projet, mené par l'Andra, vise à enfouir à 500 m sous terre les déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français. Des bus, venus de toute la France, de Belgique et d'Allemagne, ont déposé un millier de personnes, selon Charlotte Mijeon, du Réseau sortir du nucléaire.