Banlieues : la maire de Bondy "écœurée" par le discours de Macron

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Pour l'édile de Bondy, Emmanuel Macron, en présentant son plan banlieue mardi, a "enfoncé des portes ouvertes". © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
La maire de Bondy Sylvine Thomassin a expliqué s'"être sentie insultée" mardi par le discours du président présentant son plan en faveur des banlieues.

La maire socialiste de Bondy en Seine-Saint-Denis Sylvine Thomassin s'est dite mercredi "écœurée" par le discours sur les banlieues prononcé par Emmanuel Macron, accusé "d'enfoncer des portes ouvertes".

"Je me suis sentie insultée". "J'étais écœurée", a confié l'élue, avant d'assurer avoir quitté la salle dix minutes avant la fin du discours, "quand le président a prononcé pour la troisième fois le mot 'clientélisme' en parlant des élus locaux". "Je me suis sentie insultée par le président de la République, et mes collègues ont eu le même vécu que moi", a encore asséné Sylvine Thomassin, jusque-là séduite par "le magnifique travail fait par Jean-Louis Borloo", dont le rapport remis fin avril devait servir de base à l'intervention présidentielle. Les propositions du père de la rénovation urbaine n'ont finalement été reprises que très partiellement par le chef de l'État.

"Il enfonce des portes ouvertes". L'écrémage effectué  ne convainc pas la maire de Bondy : "Il (Emmanuel Macron) nous parle des policiers municipaux. Mais la sécurité, c'est une fonction régalienne, on attend plutôt des policiers nationaux", a regretté Sylvine Thomassin. Même analyse sur les 30.000 stages de 3e promis par le chef de l'État : "ce n'est pas avec ces stages que les mômes vont se créer des réseaux suffisamment longs. C'est bien, mais on le faisait sans lui. En fait, il enfonce des portes ouvertes", a pesté l'élue, qui déplore des "effets d'annonce" alors que les banlieues ne sont, selon elle, "depuis des années, pas traitées à égalité avec les autres territoires de la République".

Troussel aussi tacle Macron. Le président du département de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, lui aussi membre du Parti socialiste (PS), a abondé dans le même sens. "30.000 stages, c'est très bien. Mais ce n'est pas tout à fait à la hauteur des enjeux qui sont posés dans ces quartiers", a-t-il estimé. Pour Stéphane Troussel, "le discours n'était pas à la hauteur de la mobilisation nationale qui s'est organisée depuis plusieurs mois, notamment autour de Jean-Louis Borloo." L'élu PS s'est en outre interrogé sur la capacité du président à surpasser l'auteur du rapport : "on verra dans quatre ans si Emmanuel Macron a les résultats qu'a eus Jean-Louis Borloo en matière de politique de la ville et de rénovation urbaine", a conclu l'élu socialiste.