Badinter farouchement opposé à la castration physique

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"On ne porte pas atteinte à l’intégrité physique d’un être humain", a martelé lundi l’avocat, à l’heure où s’ouvre le procès d'Evrard.

"Absolument non !". Robert Badinter a repoussé lundi sur Europe 1, l’idée decastration physique alors que s’ouvre le procès de Francis Evrard. Le violeur récidivistea récemment écrit à Nicolas Sarkozy pour lui demander de l'autoriser à "subir une ablation des testicules par chirurgie", une pratique interdite en France.

"Je dis qu’il y a, là, une question de principe fondamental pour nos sociétés. On ne peut pas mutiler un être humain. On ne porte pas atteinte à l’intégrité physique d’un être humain dans nos sociétés. Cela c’est bon pour d’autres sociétés où on coupe la main des voleurs, où on lapide les femmes pour adultère", a estimé l’ancien ministre de la Justice qui plaide en faveur d’un "traitement hormonal destiné à faire tomber la libido" qui n'a pas d'effet "irréversible", contrairement à la castration.

"Ce n’est pas à monsieur Evrard de dicter à la justice et aux autorités judiciaires françaises ce qu’il doit advenir. Il va répondre de son crime et je pense, que, maintenant et à l’âge qu’il a, il n’est pas prêt de revoir la liberté", a ajouté l’avocat.

Robert Badinter a également reconnu être "resté perplexe" face à l’argumentaire du procureur de la République contre Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream : "La question juridique posée est très intéressante : ‘complicité de dénonciation calomnieuse par abstention volontaire’. (…) Je sais que le président de la République est un grand juriste mais je me suis souvenu que Giraudoux disait : ‘le droit est la plus puissante école de l’imagination’. Le tribunal appréciera", a ironisé l’avocat qui prédit qu’il y aura sûrement "appel, cassation, même Cour européenne des droits de l’homme. Ce qui n’est pas suspensif. En tout cas, cela accompagnera à mon sens le reste du quinquennat", a-t-il affirmé.

Enfin, Robert Badinter est revenu sur le possible renvoi en correctionnelle de Jacques Chirac. Reconnaissant que "ses élans de sympathies" vont à l’ancien président, il a martelé que "la loi est la loi. Elle est la même pour tous. Nous vivons dans un Etat de droit. (…) Jacques Chirac sera comme tous les justiciables."