Aveyron : la maternité de Decazeville ferme après deux décès en 2016

Maternité de Decazeville crédit : capture d'écran Google Street View - 1280
Les femmes du bassin de Decazeville devront aller accoucher à Villefranche-de-Rouergue ou Rodez © Capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
"Les conditions de sécurité requises n'étaient pas remplies" pour que la maternité conserve son autorisation d'obstétrique, a affirmé l'Agence régionale de Santé Occitanie (ARS).

La maternité de Decazeville (Aveyron), où une mère et son nouveau-né étaient décédés en octobre 2016, n'est plus autorisée à pratiquer des accouchements et sera transformée en "centre périnatal", a annoncé lundi l'Agence régionale de Santé Occitanie (ARS).

Une maternité reconvertie en centre périnatal. Le parquet de Rodez avait ouvert mi-octobre une information judiciaire après les deux décès survenus dans la nuit du 5 au 6 octobre 2016, l'autopsie ayant détecté un hématome rétro placentaire sans en identifier la cause. Les accouchements étaient suspendus depuis cette date dans la maternité. La directrice générale de l'ARS Occitanie Monique Cavalier a indiqué lors d'une conférence de presse à Montpellier avoir été "conduite à retirer l'autorisation d'obstétrique" à cette maternité qui fait partie du Centre Hospitalier du Nord Aveyron.

Pas les conditions de sécurité "requises". "Cette décision n'est pas une surprise", a-t-elle commenté, soulignant notamment que la Commission spécialisée de l'organisation des soins (CSOS) s'était prononcée la semaine dernière en faveur du retrait de cette autorisation "constatant comme nous l'avons tous fait que les conditions de sécurité requises n'étaient pas remplies notamment concernant la présence des spécialistes médicaux". "L'objectif de sécurité doit être majeur", a-t-elle martelé à l'adresse des opposants à la fermeture.

Les emplois ne sont pas menacés. "Nous souhaitons la création d'un centre périnatal de proximité qui permettra de prendre en charge toute la période avant et après l'accouchement", a ajouté Monique Cavalier. Ce centre sera financé par l'ARS et l'emploi des sages-femmes et personnels spécialisés de la maternité "n'est pas menacé", a-t-elle assuré, appelant par ailleurs à ne "pas faire d'amalgame" entre la fermeture de la maternité et "une quelconque menace sur le devenir de l'hôpital".

"Rétablir la confiance". Monique Cavalier a estimé qu'il s'agissait de "rétablir la confiance" alors que selon l'ARS plus de 60% des femmes du bassin de Decazeville "avaient fait le choix d'accoucher ailleurs que dans cette maternité". Les femmes qui accouchaient à Decazeville (7.000 habitants, un bassin médical de 70.000 personnes et 271 accouchements en 2015 dans cette maternité) devront désormais être prises en charge à Villefranche-de-Rouergue ou Rodez. Leur temps de transport ne sera pas supérieur à 45 minutes, assure l'ARS.