Aveux de Nordahl Lelandais : "Me Jakubowicz n'a jamais dit que son client était innocent"

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A.H. , modifié à
Pris en étau après avoir été informé par son avocat d'un nouvel élément à charge contre lui, Nordhal Lelandais, le principal suspect dans l'affaire Maëlys, a parlé mercredi.
INTERVIEW

Nordahl Lelandais aurait eu un "déclic". Mercredi, cinq mois et demi après la disparition de Maëlys, le principal suspect dans ce dossier est passé aux aveux. Un pas important pour la recherche de la vérité, pour lequel son avocat, Me Alain Jakubowicz, a joué un rôle essentiel. Lors d'une conférence de presse mercredi, il a raconté avoir rendu visite à son client la veille pour l'informer d'un élément nouveau dans le dossier (des traces de sang appartenant à l'enfant découvertes dans le coffre de la voiture du suspect, ndlr). "J’ai beaucoup parlé avec lui et je ne vous dirai pas ce qu’il s’est dit. J’ai reçu de sa part mandat pour dire aux juges d’instruction qu’il souhaitait être entendu", a-t-il complété. 

Un avocat critiqué. Jeudi matin sur Europe 1, Me Joseph Cohen-Sabban, avocat pénaliste, a tenu à saluer l'intervention de son confrère, et le respect rigoureux de sa fonction. "Je savais avant cela que c’était un grand bonhomme et un vrai avocat. Il est celui qui accompagne son client, le soutient. Mais pas contre vents et marées, pas en disant n’importe quoi", assure le conseil, interrogé par Raphaëlle Duchemin. Depuis le début de l'enquête, Me Alain Jakubowicz est pourtant critiqué par une partie de l'opinion publique, accusé après une interview sur BFMTV de s'obstiner à nier l'évidence. Il avait notamment soutenu que la frêle silhouette blanche filmée à l'intérieur de la voiture du suspect n'était pas Maëlys, arguant des incohérences temporelles. 

La mise en lumière d'incohérences. "Je n’ai jamais entendu Me Jakubowicz dire dans ce dossier que son client était innocent. La critique d’une enquête, la mise en perspective d’incohérences, ne signifie pas nécessairement que la personne visée par l’accusation est innocente ou coupable". Lors de son point presse mercredi, l'intéressé n'a pas cillé : "Pour l'avocat que je suis, il n'y avait que le dossier, tout le dossier et rien que le dossier." Pour Me Cohen-Sabban, c'est en tout point ce que l'on attend d'un avocat. "Quand on est avocat pénaliste, on tient plusieurs fonctions. On est un peu le père pour la différence d’âge, on est un peu le confesseur quelle que soit la religion que l’on a ou pas, on est celui qui tient lieu de bouclier lorsque tout le monde vous tombe dessus. En ce sens, l’avocat est capital", explique-t-il.

Sur la route de la vérité. À ce stade de l'enquête, Nordahl Lelandais admet avoir tué "involontairement" la fillette de 9 ans. Mais il s'est refusé, pour l'heure, à développer les circonstances de la mort de l'enfant. "J’ai la conviction qu'il coopérera pleinement", a indiqué Me Jakubowicz. "On va avancer lorsque l'’on connaîtra – peut-être, s’il le veut bien – les circonstances de la mort, l’existence ou non d’abus sexuels", ajoute Me Cohen-Sabban. Pour lui, "il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais on commence à prendre la route de la vérité".

Meurtre de Maëlys, ce que Nordahl Lelandais a avoué :