Aulnay-sous-Bois : les sœurs de Théo lancent un appel au calme

Une marche pour réclamer "justice pour Théo" a eu lieu lundi, à Aulnay-sous-Bois.
Une marche pour réclamer "justice pour Théo" a eu lieu lundi, à Aulnay-sous-Bois. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Dans un entretien filmé au "Parisien", les deux sœurs du jeune homme, toujours hospitalisé après son interpellation la semaine dernière, appellent à l'arrêt des incidents à Aulnay-sous-Bois.

Vingt-six interpellations, des véhicules incendiés : plusieurs incidents ont éclaté pour la troisième soirée consécutive lundi à Aulnay-sous-Bois, après des violences policières contre le jeune Théo, 22 ans, lors d'une interpellation jeudi 2 février. Dans un entretien au Parisien, ses sœurs, Aurélie et Éléonore, lancent un appel au calme. "On ne veut pas d'incidents", demandent-elles.

"La justice est là pour faire son travail, et elle le fera". "On veut que les choses se passent dans le plus grand calme possible. On espère vraiment que tout ce qui s'est passé durant ces trois-quatre jours, ça va s'arrêter là. Et que les gens vont comprendre que la justice est là pour faire son travail, et qu'elle le fera. Parce que face à des actes comme ça, il n'y a pas le choix : il faut agir", presse les sœurs du jeune homme, toujours hospitalisé pour de graves blessures au niveau de la zone rectale.

"Ce n'est pas Théo qui est atteint, ce n'est pas sa famille, c'est toute la France qui attend que les personnes qui portent l'uniforme respectent ce métier-là", font savoir les deux femmes. Dimanche, l'un des policiers a été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Les quatre policiers ont été suspendus mais la colère est toujours vive dans la ville de Seine-Saint-Denis.


Aulnay : la famille de Théo appelle au calmepar leparisien

Incidents. Selon des sources policières, entre cinq et dix véhicules ont été incendiés lundi soir ainsi que plusieurs poubelles. Des policiers ont fait l'objet de jets de projectiles. Deux magasins, des véhicules de police et de secours ont également été dégradés. Une source policière a aussi fait état de tirs "en l'air" des forces de l'ordre.

"On demande à tous ceux qui créent ces incidents d'êtres patients". "Qu'il y ait de la colère, c'est normal. C'est un sentiment qu'énormément de personnes ressentent. (…) Par contre, aujourd'hui, nous, ce qu'il se passe depuis trois jours, ce n'est pas ce qu'on demande, ce n'est pas ce qu'on recherche. Nous, ce qu'on veut, c'est que la justice nous donne des réponses. Donc on demande à tous ceux qui créent ces incidents d'êtres patients, d'attendre avec nous dans le calme, d'avoir confiance en la justice", répète encore la sœur de Théo.  

François Hollande a rappelé mardi que la justice devait protéger tous les citoyens. "La justice (...) est garante des libertés et les citoyens doivent comprendre que c'est le juge qui les protège", a ainsi déclaré le chef de l'État. Le Premier ministre - et ancien ministre de l'Intérieur - Bernard Cazeneuve a, lui, réclamé "la plus grande fermeté" quand "il y a manquements graves" des forces de l'ordre.