Au CHU de Montpellier, certains patients peuvent dormir à l'hôtel plutôt qu'à l'hôpital

CHU Montpellier 1280
© DOMINIQUE FAGET / AFP
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Benjamin Lévêque, édité par R.Da. , modifié à
L'hôpital de Montpellier, dans le cadre d'une expérimentation du ministère de la Santé, envoie les patients ne nécessitant pas de surveillance particulière passer la nuit à l'hôtel.

Hôpital le jour, hôtel la nuit. Le CHU de Montpellier fait partie des hôpitaux désignés par le ministère de la Santé pour expérimenter le principe de l'hôtel hospitalier. Certains patients, plutôt que de passer la nuit à l'hôpital, peuvent dormir à l'hôtel dans des conditions très précises. Ce dispositif, qui permet de faire des économies tout en libérant des lits, concerne en effet ceux qui n'ont pas besoin d'une surveillance médicale. "Ça n'est jamais agréable de rester à l'hôpital. Il y a d'autres patients, il peut y avoir du bruit et des urgences la nuit. Pour le patient, c'est plus confortable", explique à Europe 1 Julie Durand, responsable de la communication au CHU de Montpellier. "Notre objectif, c'est de répondre à leurs besoins".

"On est à l'hôtel, on est en vacances". Josette, 70 ans, a pu expérimenter ce système. Après avoir vaincu un cancer du sein, elle devait retourner à l'hôpital pour une semaine de soins supplémentaires. Vivant à 400 kilomètres du centre hospitalier, il était impossible pour elle de faire chaque jour l'aller-retour. L'hôpital l'a donc orientée vers un hôtel le soir. "Ça n'est pas l'ambiance hôpital. On est à l'hôtel, on est en vacances. Le soir, on peut sortir, se promener en ville si l'on veut. En plus, le tramway est à côté", décrit-elle à Europe 1.

 

L'hôpital paye la note. Dans cet établissement de quatorze petites chambres, l'une d'elles, située au rez-de-chaussé, est désormais réservée en permanence aux patients envoyés par l'hôpital. La gérante a même fait quelques aménagements pour accueillir les malades. "Pour la majorité des clients, le petit-déjeuner commence à 7h15, mais pour eux, je leur demande s'ils le veulent plus tôt ou plus tard. J'ai acheté un frigo exprès pour mettre leurs médicaments et leur nourriture", souligne Fatia. "Je me considère un peu comme une aide-soignante". Et à la fin du séjour, c’est le CHU qui règle la facture. Pour la Sécurité sociale l'économie est de taille, sachant qu'un forfait hôpital coûte en moyenne plus de 1.000 euros, contre 80 euros environs la nuit d'hôtel.